Sidi Saïd demande à ne pas provoquer les travailleurs «Ne suivez pas le serpent jusqu’à son nid»

Sidi Saïd demande à ne pas provoquer les travailleurs «Ne suivez pas le serpent jusqu’à son nid»
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S’exprimant hier lors d’une rencontre, le patron de la centrale syndicale s’est dit «prêt à barrer la route à ceux qui tentent de déstabiliser son organisation».

«Ne suivez pas le serpent jusqu’à son nid», c’est avec cette sentence lourde de sens, que le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, s’est attaqué à ses détracteurs. S’exprimant hier lors d’une rencontre, le patron de la Centrale syndicale s’est dit «prêt à barrer la route à ceux qui tentent de déstabiliser son organisation». Pour bien protéger sa «maison» Abdelmadjid Sidi Saïd a considéré que l’UGTA «est la pièce maîtresse dans l’équilibre social et économique du pays». Ensuite, le SG de l’UGTA a accusé «ses partenaires» dans la tripartite, le patronat et le gouvernement. «Les provocations proviennent de nos partenaires», dit-il. Pour lui, les organisations patronales et l’Exécutif doivent s’impliquer davantage «afin d’apaiser les derniers foyers de tension». «La Centrale syndicale intervient à chaque fois qu’un problème surgit dans le monde du travail en Algérie. On n’a pas failli à notre mission qui consiste à apaiser les tensions sociales. Mais, cela est une tâche très difficile pour nous. Pour cela, le concours des autres parties est essentiel», dit-il. L’UGTA n’est pas en reste de la dynamique politique engagée dans le pays. Son patron affirme que des partis politiques, sans pour autant les citer, «mènent leur campagne électorale sur le dos de l’UGTA». «Il y a des partis qui ont mené campagne contre l’UGTA pour se repositionner en prévision des prochaines élections législatives». S’agissant du licenciement des syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, le patron de la Centrale syndicale affirme qu’une lettre a été envoyée au premier responsable du secteur, à savoir le ministre de l’Industrie pour «protester contre certains dirigeants d’entreprises publiques et privées qui continuent à mépriser dans l’impunité la plus totale les droits fondamentaux de leurs employés tout en violant les lois de la République». Sidi Saïd a dénoncé les pressions et les intimidations exercées par certains responsables à l’encontre des travailleurs. «Nous avons, sur la base d’un dialogue social et la dynamique de l’UGTA, tenté de régler ce conflit. Malheureusement, quinze jours après, il n’y a pas une réponse qui puisse diminuer la tension. Je signalerai qu’au niveau de la zone industrielle de Rouiba, il y a plus de 200 000 travailleurs. Et si un jour ces travailleurs décident de se solidariser et de mener une action commune ça sera l’explosion sociale. C’est pour cette raison qu’on a attiré l’attention de la tutelle concernée. Nous souhaitons que ces problèmes trouvent une issue le plutôt possible», a-t-il déclaré. S’agissant des résultats de la dernière tripartite, le responsable a souligné que les groupes de travail installés continuent leur travail avec «beaucoup de volonté afin d’arriver à des résultats palpables en mesure de satisfaire les revendications des travailleurs». Ainsi, le Pacte économique et social, les retraites et les incidences de l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail seront pris en charge dans ce cadre. Le premier groupe se penchera sur l’évaluation du pacte économique et social et l’élaboration de recommandations pour son enrichissement et sa reconduction. Signé le 30 septembre, ce pacte qui a essuyé une série de critiques, notamment de la part des syndicats autonomes, connaîtra au bout de six mois de travail des changements de manière à s’adapter à l’évolution socio-économique. Le deuxième groupe évaluera pour sa part les incidences de la suppression de l’article 87 bis et la préparation de la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code du travail. Cette évaluation permettra de présenter de nouvelles propositions concernant le contenu du Salaire national minimum garanti (SNMG) défini, pour rappel, dans l’article 87 bis intervenu dans les années 1990.

Le troisième groupe aura à examiner les possibilités d’améliorer les ressources financières du système national de retraite pour assurer à la Caisse nationale des retraites (CNR) les recettes supplémentaires nécessaires à la prise en charge de ses obligations envers les retraités. Évoquant cette question justement, le patron de la Centrale syndicale a affirmé que le dossier des retraites se trouve actuellement au niveau de la présidence de la République.

Par Hocine Larabi