Le jeune qui s’était immolé par le feu jeudi dans la localité de Hassi Labiod, commune de Sidi Chahmi, s’est éteint, dans la nuit de vendredi, au centre des grands brûlés du Centre hospitalo-universitaire d’Oran, a-t-on appris de ses proches.
Il est la deuxième victime de l’immolation par le feu qui s’est déroulée jeudi dans cette localité quand un huissier de justice est venu expulser une famille de l’habitation qu’elle occupe depuis l’indépendance.
Vendredi, la population de Hassi Labiod avait tenté de fermer la route reliant Sidi Chahmi à Chteibo, mais les gendarmes dépêchés en renfort ont réussi à calmer la situation et à faire abandonner aux jeunes leur volonté de créer une situation de tension dans la localité.
La tension est montée d’un cran après l’annonce du décès de la première victime, qui s’était, par solidarité avec la famille expulsée, immolée. «Il avait recouru à ce geste par solidarité avec son ami et voisin qui lui aussi a fini par rendre le dernier soupir», affirment ses proches.
Le wali qui s’était déplacé vendredi dans la localité a discuté avec les habitants et promis l’ouverture d’une enquête sur les accusations portées, par la famille expulsée, à l’encontre du supposé propriétaire de l’habitation qui a réussi à se faire délivrer une décision d’expulsion qu’un huissier avait tenté d’appliquer jeudi et qui s’est terminée par un drame.
«Nous habitons ici depuis 1962 et nous n’avons jamais vu ce propriétaire se manifester. Nous ne l’avons vu qu’il y a environ six mois quand il est venu nous ordonner de quitter les lieux au motif qu’il en était le propriétaire», affirment des membres de cette famille.
Hier, à l’occasion de l’enterrement de la deuxième victime, les habitants retenaient leur souffle, craignant que la localité ne connaisse des troubles, mais au final, l’appel des sages a fini par l’emporter.
F. Ben