Situé à environ deux bornes de la ville de Sidi Bel-Abbes, presque au pied du mont Tessala, commune d’Aïn Trid, le site abritant le lac de Sidi M’hamed Benali est un lieu naturel à la beauté unique, attirant durant les week-ends et les vacances scolaires de milliers de visiteurs à la recherche de quiétude et d’air pur.
Passer quelques moments de détente et de contemplation dans le site du lac de Sidi M’hamed Benali c’est faire une escale dans une carte postale.
C’est une oeuvre d’art naturelle. Il n’est qu’un échantillon des splendeurs naturelles de l’Algérie qui regorge de sites à couper le souffle.
Pour les visiteurs, c’est le site idéal pour évacuer le trop-plein de stress, le trop-plein de vie urbaine, de béton, de gaz d’échappement et autres grands ou petits soucis de la vie quotidienne. Il suffit pour cela d’observer cette nature inimitable, essayer de s’y intégrer, d’être en harmonie avec ce paysage et d’y rechercher, même pour un court moment, un certain équilibre, puis repartir le corps et l’esprit chargés de sérénité et d’énergie nouvelle pour affronter la vie urbaine et ses interminables tracas.
Le site est féérique toute l’année durant. Il se transforme au gré des saisons et prend à chaque fois de nouveaux habits, de nouvelles couleurs et lumières. Mais c’est au printemps qu’il livre tous ses atouts et devient, de surcroit, un endroit poétique.
Le lac occupe une cuvette naturelle. En pleine eau, il s’étend sur une cinquantaine d’hectares. Sa profondeur maximale peut atteindre les 30 mètres.
Des séances de plongée sont parfois organisées par une association locale.
Il est alimenté par l’oued Mekerra et constitue en quelque sorte une soupape de sécurité en absorbant le trop plein d’eau de l’oued lors des fortes précipitations et des crues. Il constitue l’une des plus importantes réserves de la région.
Le lac présente des rives verdoyantes, avec des rangées de roseaux et une flore variée. Des oiseaux migrateurs comme le canard et le flamant rose y séjournent régulièrement. On y trouve également de nombreuses poules d’eau.
Les poissons ne sont pas en reste : gardons, carpes argentées, entre autres, font le bonheur des pêcheurs occasionnels qui les taquinent s’ils arrivent à dénicher l’endroit propice.
L’inexistence d’espaces de loisirs à Sidi Bel-Abbes, hormis quelques sites en plein tissu urbain, poussent les habitants en quête d’un bol d’air frais et d’évasion à se diriger vers le lac. Il y a ceux qui viennent contempler les oiseaux et ceux qui préfèrent la promenade dans les dédales de la forêt qui s’étend sur plusieurs hectares. Mais il y a ceux qui viennent au lac presque exclusivement pour les barbecues et lorsque le temps est propice on y sent des fumets alléchants.
Les amateurs de photos trouvent également leur compte dans ce lieu pittoresque aux contrastes formidables.
Certaines familles fréquentent le site depuis des années, à tel point que plusieurs d’entre elles se sont liées d’une solide amitié et continuent de se fréquenter et d’échanger les visites le reste de l’année, à Sidi Bel-Abbes ou ailleurs.
Question sécurité, les gendarmes effectuent des patrouilles régulières, notamment durant les week-ends et les vacances scolaires, moments propices à l’évasion et à la découverte des lieux des nombreuses familles qui fréquentent le lac et la forêt qui l’entoure.
Quelques bémols, cependant, à cette harmonie et en premier lieu les détritus. On y retrouve les sempiternels sachets en plastique de toutes les couleurs et autres déchets du genre non biodégradables que les campeurs d’une journée abandonnent sur les lieux de leurs festins.
Une grande partie des berges du lac étant en pente, une grande partie des détritus s’accumulent non loin de l’eau, notamment au niveau des bandes de roseaux qui prospèrent au niveau des berges. Un travail de sensibilisation est à entreprendre à l’adresse des pique-niqueurs et autres visiteurs du site.
Des aménagements ambitieux
D’autre part, malgré ses atouts naturels, le site a ses limites, faute d’aménagements adéquats. Un premier aménagement a été déjà effectué par le passé, mais celui-ci n’a pas donné les résultats escomptés pour dégager toutes les potentialités de cet havre de paix et de quiétude.
Pour corriger le tir et redorer le blason d’un site qui fait la fierté de la région, un ambitieux projet a été concocté par les autorités compétentes.
Le projet prévoit la réalisation d’un jardin citadin, d’un musée de l’environnement et d’un parc animalier, ainsi que d’un parcours pédestre, deux parkings, des restaurants et circuits pour footing, entre autres, dans cette zone humide.
Toutes les structures prévues seront réalisées en bois.
Un vaste programme de plantation de palmiers et de plants d’ornement et d’alignement sera également réalisé.
« Ce projet écologique intégré et complet vise à transformer ce lac de dimension environnementale en zone touristique qui attirera de nombreux visiteurs de Sidi Bel-Abbes et d’ailleurs », avait indiqué la ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, Dalila Boudjemâa, lors de sa dernière visite à Sidi Bel-Abbes. Elle avait souligné, dans ce contexte, que c’est un lieu de détente et d’oxygénation doté d’une vue superbe, renfermant une flore et une faune des plus intéressantes. Quelque 630 millions de dinars seront nécessaires pour mener à terme ce projet visant à améliorer le cadre de vie des citoyens.
Plusieurs études seront, en outre, menées dans le cadre de ce projet, ainsi qu’un inventaire de la faune et de la flore de cette zone humide proposée à l’inscription dans le cadre de la convention « Ramsar ».
Et si la ville de Sidi Bel-Abbes est relativement loin de la mer et que ses habitants doivent, durant l’été, parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour faire trempette, qu’à cela ne tienne. Une plage artificielle sera aménagée au niveau du lac Sidi M’hamed Benali.
Le projet, dont les travaux d’aménagement ont débuté dernièrement, a été présenté au ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Tahmi, en visite dans la wilaya de Sidi Bel-Abbes, il y a quelques mois.
Cette plage artificielle s’étendra sur un plan d’eau d’une superficie de 7.700 m² et d’une profondeur variant entre 0,8 et un mètre, indique-t-on.
Le projet est pris en charge par la direction locale des ressources en eau qui devra entreprendre tous les aménagements et procéder au transfert des eaux du lac vers la plage artificielle, à leur traitement et même installer les équipements adéquats pour créer de mini-vagues.
Tous ces projets, alliés aux atouts naturels du site, devront donner un coup de fouet au tourisme local, pourvu que le site, sa faune et sa flore, soient protégés. Ceci est l’affaire de tous, estime-t-on.
(Mustapha Mazari)