La réalisation des nouvelles villes en Algérie tire en longueur. Annoncée depuis des années, ces projets tardent à voir le jour. Les autorités publiques se montrent peu prolixes sur le sujet et se limitent à la présentation de maquettes belles et modernes.
Mais où sont passées ces villes, qui font fantasmer les responsables et font rêver les citoyens. La plupart d’entre elles sont inexistantes, abandonnées ou reportées. Le peu de travaux effectués restent loin des grands projets attendus.
A la nouvelle ville de Sidi Abdellah, présentée comme véritable agglomération d’avenir, où nouvelles technologies de l’information et de la communication et autres techniques de gestion urbaines seront mises en avant, l’on ne voit que des écriteaux annonçant la bienvenue.
Mais pas la moindre trace de la ville promise. Pire encore, les quelques cités réalisées manquent de tout et la qualité des travaux effectués, notamment au quartier de Sidi Bennour, laisse à désirer.
Les habitants ont d’ailleurs commencé à s’offusquer de cette situation et exigent leur dotation des moindres commodités de vie, encore absentes. Il n’empêche, des activités officielles sont régulièrement organisées dans cette localité. Une manière de dire que le projet continue de bénéficier de l’intérêt des autorités publiques.
Quant à la ville nouvelle de Boughezoul, l’on continue d’affirmer que le chantier avance à une cadence acceptable, sans pour autant que les grands chantiers attendus ne soient concrétisés. Le mois d’avril dernier, un responsable de l’Etablissement chargé de l’aménagement de cette mégapole, a affirmé que les travaux de réseaux routiers, d’assainissement, et d’alimentation en eau potable sont achevés à 70%.
Ajoutant que plusieurs programmes d’habitat, d’équipements, ainsi que la réalisation du siège de la ville seront lancés «dans les prochains mois».
Le projet, avait déclaré le ministre de tutelle, «va marquer, dans sa conception actuelle, le passage de l’Algérie vers l’ère des énergies renouvelables et des technologies non polluantes». Mais, sa réception risque de perdurer encore pendant de longues années. D’ailleurs, aucune date précise n’a été encore avancée quant à l’achèvement définitif des travaux.
Les difficultés dans la réalisation de ces projets de grande envergure s’expliquent d’ailleurs par la décision, il y a quelques mois du gouvernement, de reporter le projet de la nouvelle ville de Bouinan, dans la wilaya de Blida.
Rahmani, ex-ministre de l’Aménagement du territoire, avait fait observer qu’il «n’a pas été annoncé officiellement le démarrage des travaux du projet de la nouvelle ville de Bouinan ou son annulation, mais qu’il a été reporté au prochain quinquennat».
Ce report est justifié par les priorités que nécessitent de nouvelles villes en voie de création comme celle de Sidi Abdellah au niveau de la capitale, ou celle de Boughezoul (Médéa), dont les travaux sont en voie de lancement et celle d’El Ménéa (Ghardaïa) et Hassi Messaoud dont le démarrage des travaux était prévu cette année.
Des déclarations du ministre font croire toutefois que malgré l’existence de fonds, le savoir-faire et les capacités de réalisation, mais surtout de gestion, restent minimes. D’ailleurs, l’on se demande si les responsables n’ont pas trop parler, sans trop se soucier de la concrétisation des chantiers en question.
La dernière annonce en date concerne les travaux de réalisation de la ville nouvelle d’El-Menea, qui seront lancés à la fin du 1er trimestre 2013. «Tout a été mis en œuvre pour le démarrage effectif sur le terrain à la fin du 1er trimestre 2013 des travaux de réalisation de cette ville nouvelle», affirme le responsable du chantier.
Aomar Fekrache