Nous savions que l’Ecole allait mal, très mal même, mais nous étions très loin d’imaginer l’ampleur du sinistre. Nous pensions que la situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur de l’Education est due, comme nous l’avions rapporté dans une édition récente, à la surcharge des classes et aux grèves répétées.
Le mal est encore plus profond, puisque ce sont les enseignants, eux-mêmes, qui sont les premiers mis en cause dans cette descente aux enfers de l’école de Benbouzid.
Des enseignants ignares et incapables de s’élever, peuvent-ils espérer élever le niveau d’autres, si toutefois, ils en ont envie ? Le chef-d’œuvre nous a été servi jeudi passé à l’occasion d’un concours qui a eu lieu au lycée Lotfi.
En effet, pour la circonstance, des élèves (doués) de différents établissements d’Oran devaient concourir. Une initiative à laquelle nous applaudissons très fort, car elle permet de mesurer les niveaux dans les différents lycées.
Malheureusement, les élèves n’ont rien compris à la composition de français, un texte extrait de l’auteur George Hacquard, qui, ironie du choix, s’intitule «Vers une école idéale». Un texte qui, non seulement, était inintelligible mais comportait plus de fautes que n’aurait pu en faire le plus grand des cancres. Nous publions en page Une le fac-similé de ce texte censé avoir été préparé, corrigé, revu et surtout contrôlé par ce qu’Oran a de meilleurs en langue française. Que le directeur de l’Education d’Oran en juge et tire les conclusions !
Pour ceux qui ont des difficultés de lecture, nous reproduisons in extenso le texte ainsi qu’il a été proposé aux élèves de 2ème AS. Nous défions le meilleur des professeurs de français de la planète s’il a compris quelque chose. Après cette démonstration éclatante de médiocrité, nous invitons nos théoriciens de l’Education à revoir leurs copies, et les syndicalistes à tempérer leurs ardeurs, en observant moins de grèves et surtout mériter les salaires revendiqués, en s’appliquant davantage. Peut-être que nos élèves s’en porteraient-ils mieux ?
Il ne s’agit, malheureusement, pas d’un cas isolé. Qu’il s’agisse de maths, physique, anglais ou autres, les exemples sont légion où des sujets de Bac, et pis, de 6ème, ont déboussolé les candidats car truffés d’erreurs. Le constat est plus qu’alarmant, car il ne s’agit pas de simple surcharge des classes, ou d’élèves à aider à s’épanouir en leur créant des activités parascolaires.
Le fait est que nos enseignants ne sont obnubilés que par leurs fiches de paie qu’ils espèrent plus consistantes que celle d’un ingénieur de la NASA. Nous comprenons maintenant pourquoi nos diplômes ne sont pas reconnus à l’étranger. Pas même dans des pays arabes ou africains.
Hakim Djaziri