SG du Syndicat des magistrats: « les juges n’ont pas subi de pressions pour ouvrir les dossiers de corruption »

SG du Syndicat des magistrats: « les juges n’ont pas subi de pressions pour ouvrir les dossiers de corruption »
magistrat-1

Dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar, le nouveau président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issaad Mabrouk, a déclaré que les juges n’ont pas subi de pressions pour ouvrir les dossiers de corruption .

« Il n’y a aucune instruction là-dessus malgré l’existence de beaucoup de rumeurs. Le syndicat a contacté les collègues chargés des dossiers qui n’ont pas confirmé l’existence d’intervention ou d’instruction. Nous suivons la situation de près et si nous découvrons quoi que ce soit, nous le dénoncerons quoi qu’il nous en coûte », a précisé M. Mabrouk.

« Cette histoire de téléphone n’est pas exclusive à la justice. C’est une méthode usée dans la gestion des affaires publiques dans tous les domaines. Mais, la valeur de la justice fait que toutes les formes d’instruction soient refusées. Le mode de travail du parquet permet, et par la force de la loi, l’usage du téléphone pour donner des directives et des orientations du haut en bas, selon le principe de la dépendance et de la hiérarchie », a-t-il indiqué, ajoutant que  » le procureur général est tenu d’appliquer la politique pénale préparée par le ministre de la Justice et lui présenter des rapports périodiques. »

 » La faille est dans le texte législatif, pas chez le juge qui est obligé de l’appliquer. Il faut donc critiquer le législateur, pas le juge qui est victime de textes inadaptés aux demandes de la société. Cela n’empêche pas l’existence d’interventions qui influent sur le cours du dossier judiciaire venant de parties officielles ou non officielles », a-t-il précisé .

« Les juges tentent de s’y opposer dans les limites de ce qui leur est permis faute de protection véritable. Certains d’entre eux ont payé le prix fort en raison de leur attachement à leur indépendance, de leur refus des instructions, particulièrement de la démission morale du Conseil supérieur de magistrature (CSM) et du règne de l’Inspection générale (du ministère de la Justice) devenue juge et partie », a estimé M. Mabrouk.