Dans un message inédit adressé aux travailleurs, le PDG d’Algérie Télécom n’y est pas allé de main morte pour décrire la situation qui prévaut au sein de l’entreprise qu’il dirige. C’est un véritable signal d’alarme qu’il vient de lancer : «L’exercice précédent a été moyen car même si une légère croissance a été enregistrée, les objectifs fixés n’ont malheureusement pas été atteints. Ce qui rend encore la tâche plus ardue pour les exercices à venir, car il faudra nécessairement rattraper le retard accumulé», note Azouaou Mehmel.
Il relève le retard que la société accuse en matière d’investissements : «Activant dans un domaine à forte croissance et à forte évolution technologique, Algérie Télécom doit s’inscrire dans un processus d’investissement permanent, tant dans les infrastructures que dans les ressources humaines, pour être au diapason des évolutions technologiques, des besoins et des attentes de ses clients de plus en plus exigeants.» Mehmel brosse un tableau peu reluisant d’Algérie Télécom dont «les images» qu’elle «donne de l’intérieur pour ses employés et actionnaires, comme de l’extérieur pour ses clients et fournisseurs, ne reflètent nullement ce que devrait être une entreprise comme Algérie Télécom».
«De l’intérieur, tel que nous voyons les choses, l’entreprise reste fortement bureaucratique et n’arrive pas à concrétiser dans les délais les projets de mise à niveau de son outil de production. Les récents sinistres d’Alger et Ouargla témoignent du peu de robustesse de notre infrastructure et de la difficulté, voire l’impossibilité, d’assurer la continuité du service en cas de sinistre», souligne le PDG de l’opérateur historique qui veut tirer les leçons des incendies de la Grande-Poste et Ouargla. Azouaou Mehmel ne mâche pas ses mots : «De l’extérieur, les clients, les fournisseurs et les partenaires ainsi que l’environnement en général perçoivent Algérie Télécom comme une entreprise archaïque, bien loin d’être au diapason des évolutions technologiques et de l’attente de ses clients, de ses fournisseurs et partenaires.
Cette situation engendre un grand mécontentement des clients sans oublier celui des pouvoirs publics», avoue-t-il, avant d’appeler à «un changement radical dans notre façon de penser et de travailler». Un appel accompagné d’une menace à peine voilée à l’égard des travailleurs défaillants : «Je me dois de rappeler que nous sommes tous des employés de l’entreprise. Cette dernière nous rémunère en contrepartie d’un travail qui se doit d’être bien fait.
Nous sommes tous les salariés d’une société par actions dont l’objectif premier est la rentabilité et la création de richesse, à travers bien sû