Seulement 4% de l’aide humanitaire attribués au secteur agricole dans le monde

Seulement 4% de l’aide humanitaire attribués au secteur agricole dans le monde
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Le secteur agricole, le plus touché par les catastrophes naturelles, ne bénéficie que de 4% de l’ensemble de l’aide humanitaire mondiale, indique le site web de la FAO qui cite le directeur général de cette agence de l’ONU chargée de l’agriculture et de l’alimentation, José Graziano da Silva.

« Des phénomènes météorologiques extrêmes ont semé le chaos à travers de nombreuses zones rurales dans les pays en développement, les maladies animales ont perturbé la chaîne alimentaire tandis que les conflits ont poussé des millions de personnes à abandonner leur domiciles, leur terres, leur bétails », constate M. da Silva lors de son intervention au sommet mondial sur l’action humanitaire qui se tient à Istanbul.



Parallèlement, le secteur agricole qui essuie des pertes de l’ordre de 22% voire jusqu’à 85% à cause des catastrophes naturelles, « ne bénéficie que de 4% de l’ensemble de l’aide humanitaire », a-t-il relevé.

« Ces chiffres nous donnent une véritable idée du fossé croissant entre les besoins et l’ampleur de la réaction », selon le directeur général de l’organisation des Nation unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), soulignant que le monde fait face à une crise alimentaire sans précèdent depuis la seconde guerre mondiale ».

LG Algérie

L’investissement dans les moyens d’existence devrait contribuer à lutter contre les causes profondes du conflit, à réduire l’impact des chocs futurs, et à éviter l’aggravation des vulnérabilités.

En outre, l’amélioration de l’accès aux systèmes de protection sociale « est cruciale afin de renforcer la résilience dans le cadre des interventions humanitaires mais aussi pour le développement ».

Concernant les catastrophes naturelles, il est quatre à sept fois plus rentable d’investir dans la réduction des risques de catastrophes plutôt que de miser sur des interventions d’urgence. Pourtant, seul 0,4% de l’aide publique au développement est consacrée à la réduction des risques de catastrophes, selon M. da Silva.

En situation de conflits armés et de crises prolongées, « protéger, économiser et rétablir les moyens d’existence agricoles pour sauver des vies et créer un environnement favorable à une résilience à long terme est une étape majeure pour garantir la paix et la stabilité », estime le DG de la FAO.

Pourtant, « le rôle du secteur agricole en période de crises est trop souvent négligé et les investissements nécessaires font défauts ».

Une aide de 200 dollars permet à un agriculteur syrien de produire deux tonnes de blé, soit assez pour nourrir une famille de six personnes pendant un an et pour préparer les semences nécessaires aux futures plantations.

« Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires, nous devons aller au-delà de ce que nous faisons habituellement et gérer les crises de manière différente. (…) Les interventions doivent porter leurs fruits à long terme pour les bénéficiaires », note da Silva.