Au 2e jour du ramadhan, la hausse des prix des fruits et légumes a touché l’ensemble des produits de consommation. Ces prix font peur aux consommateurs qui, bien qu’ils sachent pertinemment que cette situation est traditionnelle et spécifique au mois de ramadhan, finissent par acheter, même peu. Ces derniers restent perplexes face à cette frénésie sur les prix. Des prix qui contredisent le ministre du Commerce.
Plusieurs produits de consommation, de légumes et fruits abordables pour un citoyen de salaire moyen sont intouchables en ce début de ramadhan.
Les carottes qui étaient à 60 dinars s’affichent à 120 chez certains marchands, les courgettes, salades aussi dont les prix sont variables à 100 et 120 dinars. Lors de notre pérégrination au sein des marchés de la ville d’Annaba, nous avons constaté que les prix vident les poches des pauvres consommateurs, et n’obéissent à aucune règle commerciale.
Lorsqu’un citoyen essaie de comprendre le pourquoi de ces dernières, les marchands de légumes et fruits essaient d’inventer souvent des arguments qui ne tiennent pas la route : « Les marchands de gros ont procédé à une hausse, nous ne faisons que suivre la chaîne « , nous rétorquent des marchands.
Au marché couvert, au centre-ville d’Annaba, les prix affichés des fruits et légumes, bien que certains soient des produits de saison, donnaient le tournis au citoyen à faible revenu.
Cédée, il y a quelques jours, entre 40 et 60 dinars le kilo, la tomate a atteint hier les 120 dinars le kilo. Le même prix pour une tomate de piètre qualité. L’oignon vendu entre 20 et 25, passe à 45 dinars le kilo au premier jour du ramadhan.
Les poivrons s’affichent sous les yeux des contrôleurs des prix entre 130 dinars et 160 dinars. Les haricots verts vendus entre 120 et 160 dinars. Seule dame pomme de terre, la marmite du pauvre, ne semble pas prendre des ailes puisqu’elle est proposée à 40 dinars le kilo.
Pour ce qui concerne les dattes, elles sont tout simplement hors de portée puisque cédés à 1 000 dinars, une augmentation de 500 dinars sur un seul kilo comparativement à l’année passée.
« C’est insensé, dira une ménagère, où sont passés les contrôles promis par le ministre du Commerce ? (…) c’est scandaleux qu’on laisse ces commerçants vendre leurs produits à des prix exorbitants échappant à tout entendement humain. »
Les fruits sont intouchables au chef-lieu de wilaya et dans de nombreuses localités : la pomme s’est stabilisée à 450 dinars, la banane à 220 dinars, les raisins d’importation 650 dinars. Dès le premier jour du carême, les jeûneurs se heurtent à une folie des prix.
Le poulet et la viande rouge sont déjà en hausse de 300 dinars pour le premier, et entre 1 200 et 1 500 pour le second. Les contrôleurs et les inspecteurs de la DCP sont ligotés du fait que les commerçants sont protégés par les lois, celles d’un marché libre et de l’offre et de la demande. Leur action se limite à un regard sur les défauts d’étiquetage, date de péremption …
Des clients nous ont déclaré deux journées avant ramadhan : « Le citoyen algérien s’est habitué à ce rythme des prix pendant ce mois. » Un autre d’ajouter : « Au niveau des divers étals ce n’est pas le client qui est roi mais les marchands qui font la loi ».
Enfin une dame conclut en affirmant : « Les prix changent selon l’humeur des mandataires à cause d’une gestion opaque de nos gestionnaires, alors nos marchands de légumes et de fruits ne dérogent pas à la règle !
Les citoyens se demandent où sont passées les associations de protection de consommateurs ? Ils se demandent surtout où peut mener cette spéculation qui revient impunément chaque année ?