L’habit traditionnel est un élément constitutif de l’identité nationale qu’il importe de promouvoir.
Les participants à ce salon qui s’est ouvert hier, mercredi, ont mis l’accent sur l’importance de sauvegarder l’authenticité et le cachet typique à chaque région, s’agissant du patrimoine vestimentaire national dont la grande diversité constitue une richesse inestimable.
D’ailleurs, cette richesse se reflète dans cette manifestation où sont exposés les différents types d’habits provenant de diverses régions du pays avec leurs coupes et leurs décors propres, notamment les broderies que les doigts et le génie d’hommes et de femmes de l’Algérie profonde n’ont eu de cesse de perfectionner à travers les âges.
La gandoura brodée d’or de Constantine, le karakou algérois, la «chedda» de Tlemcen et le kaftan ont suscité un vif intérêt auprès des visiteurs, notamment les jeunes filles préparant leurs trousseaux de mariées. Le stand de la styliste-modéliste Imène Ayadi de Sétif, qui expose de nombreux modèles de costumes traditionnels de différentes régions du pays, notamment du genre sétifien, algérois, chaoui et kabyle et dont elle a su perpétuer le cachet authentique tout en apportant une légère touche novatrice personnelle, a été assaillie de questions par les visiteurs et les visiteuses en particulier. Le jeune Azzedine Zerzour, de Skikda, expose également ce qu’il appelle la «gandoura skikdie», une variante de la gandoura en velours brodée de fils d’or de Constantine mais avec des motifs de broderie combinant la fetla et le medjboud, ainsi que des motifs spécifiques que les femmes de Skikda affectionnent et qui ont fini avec le temps par donner un cachet particulier à ce vêtement.
La jeune mariée, à Skikda comme à Constantine et dans d’autres villes de l’Est algérien, ne peut concevoir la cérémonie du henné, un rituel qui fait partie de la fête du mariage, que lorsqu’elle porte la somptueuse gandoura en velours brodée d’or, ce qui rassure sur l’avenir de ce costume traditionnel féminin et sur sa transmission aux générations futures, estime M. Zerzour.
Noureddine Lakhal un universitaire de Constantine, expose, quant à lui, des modèles de kachabia qu’il tisse lui-même avec l’aide de 4 artisans, dans un petit atelier implanté dans la ville d’El-Khroub et qui n’hésite pas à aller s’approvisionner en laine à Djelfa.
Le Salon national de l’habit traditionnel qui prend fin ce jeudi, rassemble des artisans de différentes régions du pays. Il vise à promouvoir ce patrimoine et à mettre en valeur les métiers de l’artisanat, souligne Abdelkader Hachani, président de la Chambre de l’artisanat et des métiers de Sétif, organisatrice de cette manifestation. Une journée d’étude ayant pour thème : «L’habit traditionnel entre passé, présent et avenir» est également prévue en marge de cette manifestation parrainée par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.
R. L. / APS