Sétif : les enlèvements d’enfants et la recrudescence de la criminalité inquiètent la population : la disparition d’un enfant sourd-muet suscite une vraie psychose

Sétif : les enlèvements d’enfants et la recrudescence de la criminalité inquiètent la population : la disparition d’un enfant sourd-muet suscite une vraie psychose
setif-les-enlevements-denfants-et-la-recrudescence-de-la-criminalite-inquietent-la-population-la-disparition-dun-enfant-sourd-muet-suscite-une-vraie-psychose.jpg

La région de Djemila est en alerte. En effet, la disparition énigmatique, depuis déjà 3 jours, d’un enfant âgé d’à peine 11 ans et, de surcroît sourd- muet, a jeté l’émoi entre les membres de sa famille et des habitants de la région, située au nord-est du chef-lieu de wilaya.

S’agit-il d’une fugue ou d’un enlèvement ? Pour le moment, aucune partie n’est à même de se prononcer officiellement. Mais tous les indices indiquent, à quelques exceptions près, que l’enfant a probablement fait l’objet d’un enlèvement.



La population s’est mobilisée pour soutenir l’action des services de sécurité qui ont orchestré une investigation, mais une sorte de panique générale demeure perceptible, surtout que le phénomène d’assassinat d’enfants a enregistré au cours de ces dernières années un pic jamais égalé Si bien que les cours ont été fortement perturbés dans les établissements scolaires. L’histoire tragique des deux enfants, Boudair Haroun et Hachiche Brahim, dont les corps ont été retrouvés mutilés, a visiblement fini par assoir la peur au sein de la population, d’autant que ce phénomène a pris des proportions alarmantes.

En somme, plus d’une dizaine de cas ont été enregistrés, ces derniers mois, et la population de Sétif demeure stigmatisée par les cas d’assassinat d’enfants à El Eulma et le cas de cet enfant de 5 ans égorgé devant les yeux hagards de sa maman.

LG Algérie

On se rappelle, qu’en date du 11/01/2013, la Direction générale de la Sûreté nationale tenait à apaiser l’opinion publique en affirmant que le phénomène des enlèvements d’enfants n’est pas répandu en Algérie, Mme Kheïra Messaoudène, commissaire principale chargée du bureau national de la protection de l’enfance et de la délinquance juvénile, à la direction de la police judiciaire, ayant estimé à l’époque que beaucoup d’enfants, principalement en raison de l’échec scolaire, fuguent ou simulent leur enlèvement. Mais le nombre de cas d’enlèvement recensés depuis ne plaide pas en faveur de l’assertion de celle-ci.

S’agit-il de banditisme, de réseaux spécialisés ou d’actes isolés ? Pour de nombreux citoyens, ce phénomène n’est pas à isoler du phénomène de la criminalité qui prend une tendance gravissime.

En milieu rural, ces cas sont moins fréquents qu’au niveau des centres urbains mais leur nombre et leur gravité ne cessent d’augmenter de manière rapide et inquiétante. Enfin, il y a lieu d’observer qu’avec l’occidentalisation des conditions de vie, Sétif abandonne progressivement, dans ce domaine comme dans d’autres, ses spécificités au profit du «modèle» étranger de la violence urbaine.

Sacharie Sofiane Loutari