S’estimant lésés dans leur droit,16 officiers douaniers en grève de la faim

S’estimant lésés dans leur droit,16 officiers douaniers en grève de la faim

«Nous avons opté pour la grève de la faim après avoir frappé à toutes les portes, en vain»

Ces derniers dénoncent les pratiques révolues prévalant au sein de leur fédération syndicale affiliée à l’Ugta.

16 douaniers entament une grève de la faim illimitée depuis hier, devant le siège de l’Ugta à Alger. Les grévistes usent de ce procédé pour dénoncer leur suspension administrative et syndicale «arbitraire». «Nous avons opté pour la grève de la faim après avoir frappé à toutes les portes, en vain», regrette Karim, un des grévistes, en qualité d’officier de contrôle frappé d’une suspension préventive depuis un an. «Depuis, je touche 1800 DA par mois», se plaint-il.

Les contestataires, tous des universitaires et cadres syndicaux, un contrôleur général, un des grades des plus élevés dans la corporation, 3 divisionnaires, 3 inspecteurs principaux, 4 officiers de contrôle ainsi que des brigadiers figurent parmi les grévistes.

Ces derniers dénoncent les pratiques révolues prévalant au sein de leur fédération syndicale affiliée à l’Ugta.

«On a alerté le patron de la Centrale syndicale depuis maintenant 7 mois et adressé des requêtes au ministère des Finances en vain», affirme Karim.

L’origine de leurs déboires se trouve dans le nouveau statut particulier applicable au douanier. «Ce texte contesté par les douaniers est élaboré sans la concertation avec le partenaire social», ajoute-t-il. Telle une épée de Damoclès, «une faute ordinaire peut se transformer en suspension voire en révocation», fait-il savoir. Le comble, poursuit-il, «les décision notifiées par l’administration sont prises lors d’une réunion préfabriquée du conseil national sans quorum alors même que cette instance ne s’est pas réunie depuis 30 mois en foulant aux pieds le règlement intérieur et les statuts du syndicat et le fait que 50% du conseil syndical ont retiré la confiance au SG de la fédération», poursuit-il.

Ces douaniers, dont des membres du conseil de coordination syndicale (CCS), disent faire l’objet de représailles de la part de leur direction en complicité avec les responsables syndicaux après avoir dénoncé des cas de corruption portant atteinte à l’économie nationale dont le transfert illicite de fonds, le blanchiment d’argent, le trafic de grosses cylindrées.

«La gestion de la direction des ressources humaines(DRH) est qualifiée de catastrophique», ajoute-t-il en citant des menaces dont ils ont fait l’objet quotidiennement. Selon les protestataires, «la demande des onze membres de la commission exécutive du syndicat en vue de tenir une réunion pour discuter du statut particulier et du régime indemnitaire des fonctionnaires promulgués, a été ignorée par la direction générale et le secrétaire général de la fédération syndicale», notent les grévistes.

Les 11 membres de la fédération et 5 autres syndicalistes avaient eu le malheur de demander l’amendement et la révision du statut particulier promulgué en 2010 et «rejeté par les 14.000 douaniers et du coup s’ensuivent des mutations injustes, menaces et suspensions arbitraires», insistent-ils.