Cela s’est passé un 22 janvier 1879, les zoulous infligent leur plus grande défaite aux anglais, en Afrique

Cela s’est passé un 22 janvier 1879, les zoulous infligent leur plus grande défaite aux anglais, en Afrique

Le 22 janvier 1879, une armée zouloue (peuple bantou) de 20 000 hommes attaque les Anglais à Isandhlwana, dans la région du Transvaal, en Afrique Australe.

Les assaillants sont les héritiers de la nation guerrière fondée quelques décennies plus tôt par le fameux roi Chaka.

Trop confiants dans leur supériorité, les Anglais ont négligé de fortifier leur campement. En moins d’une heure, ils perdent dans l’attaque près d’un millier d’hommes (et plus d’officiers qu’à Waterloo !). Les Zoulous en perdent de leur côté 2 000. C’est la plus grande défaite de l’Angleterre en Afrique.

Son retentissement est immense à Londres et va malheureusement précipiter  la soumission de l’Afrique australe.

Ambitions britanniques

Quelques années plus tôt, des diamants ont été découverts dans la région de Kimberley, à la limite de la colonie britannique du Cap, du royaume zoulou et des petites communautés de paysans hollandais (les Boers). Sous la pression des colons et des prospecteurs, le gouverneur du Cap, sir Bartle Frere, veut soumettre l’ensemble de la région et lance un ultimatum au roi zoulou Cetewayo…

Les Zoulous, au pied de la montagne d’Isandhlwana (ou Isandlwana) se regroupent en unités homogènes, par classe d’âge, avec des sagaies au lieu d’arcs et de javelots. Leur tactique est celle de la « tête de boeuf ». Elle consiste à prendre l’ennemi entre de rapides colonnes latérales avant de l’écraser contre le front du dispositif. Cette attaque frontale avait complètement échoué quarante ans plus tôt à la bataille de la rivière de sang, face à des troupes britanniques concentrées et dotées d’une puissance de feu efficace.

Cette fois, elle réussit au-delà de toute espérance car les Anglais ont malencontreusement étiré leur ligne, de sorte que l’une des cornes zouloues a pu envelopper leur aile tandis que le front de boeuf a submergé le centre.

Après ce désastre, de violents débats s’ensuivent à Londres entre l’austère William Gladstone, chef de l’opposition libérale (whig), et le Premier ministre conservateur (torie) Benjamin Disraeli, au pouvoir depuis 1874 et farouche partisan des conquêtes coloniales.

Piqué au vif, le Premier ministre envoie 10 000 hommes en Afrique australe, pour combattre les Zoulous. Après six mois de campagnes meurtrières et une bataille décisive à Kambula, le 29 mars 1879, les Britanniques s’emparent enfin du roi Cetewayo, le 4 juillet 1879. C’est la fin des guerres zouloues… et bientôt la fin de l’Afrique indépendante.

Les dirigeants européens rivalisent de vitesse pour planter leur drapeau sur les dernières terres « insoumises » de la planète, malgré une opinion publique majoritairement opposée à ces expéditions coûteuses et vaines. À l’exemple de Benjamin Disraeli, le républicain français Jules Ferry, l’empereur allemand Guillaume 1er et le roi des Belges Léopold II s’appuient sur les aventuriers et les militaires pour achever de coloniser le continent africain.