Après des vacances que l’opinion publique considère, à juste titre d’ailleurs, non méritées, les députés reprendront du service dimanche.
En effet, c‘est demain que sera ouverte la session d‘automne des deux chambres du Parlement. Cette session, qui sera la dernière de cette mandature entamée en 2007 puisque les élections législatives auront lieu au printemps prochain, est d‘ores et déjà qualifiée d‘historique. Historique car autant les députés que les sénateurs seront conviés à examiner et adopter d‘importants projets de loi. Des projets de loi qui vont, à coup sûr, changer le visage politique de l‘Algérie. Entrant dans le cadre des réformes politiques initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ces projets de loi sont au nombre de sept. Il s‘agit, ainsi, entre autres, du projet de loi relatif au code électoral, au projet de loi sur les partis politiques, du code de l‘information, du projet de loi portant sur la promotion de la participation de la femme à la vie politique, du projet de loi sur les associations ainsi que le code de wilaya même si ce dernier n‘entre pas dans le cadre des réformes politiques. Les députés, qui auront à examiner comme il est de coutume le projet de loi de finances 2012, adopteront aussi le projet de loi sur la profession d‘avocat. C‘est dire l‘importance de cette session de loin, sans doute aucun, la plus attendue par les observateurs et l‘opinion publique nationale et ce, contrairement aux autres sessions car les Algériens faisaient preuve d‘une très grande indifférence. En effet, l‘écrasante majoré de l‘opinion publique nationale maudissait les députés qui, ainsi, n‘avaient aucune crédibilité. Et pour cause, les élus de la nation n‘ont jamais été à la hauteur de leurs responsabilités. Depuis le début de cette mandature, au printemps de l‘année 2007, les députés se sont distingués par une attitude qui a surtout offusqué les Algériens. Devenue une véritable chambre d‘enregistrement et une caisse de résonance du gouvernemen, l‘Assemblée populaire nationale (APN) se contentait juste d‘adopter les projets de loi qu lui sont soumis par l‘exécutif. Très peu regardants sur les intérêts de la collectivité nationale, ils sont, à juste titre d‘ailleurs, accusés de se soucier uniquement des leurs. Il n‘y a qu‘à voir le nombre de députés qui assistent aux travaux pour s‘en convaincre. Beaucoup de séances plénière se tenaient, en effet, dans un hémicycle presque atrocement vide.
Cette assistance clairsemée a, à maintes reprises, fortement agacé le président de l‘APN, Abdekaziz Ziari. Très courroucée par cette attitude, ce dernier est monté au créneau en fustigeant et en menaçant aussi les députés. Ziari a dû, il est vrai, ajourner plusieurs séances faute de quorum. Critiquant avec des mots crus cette attitude, le président de la chambre basse a menacé de réviser le règlement intérieur de l‘Assemblée pour contraindre les députés à assister aux séances plénières. Il fait dire que l‘absentéisme a atteint des proportions inquiétantes car même les députés des trois partis de l‘alliance présidentielle, à savoir le FLN, le RND et le MSP, étaient concernés, peut être même plus que les élus d‘autres partis politiques. Pour l‘opinion publique, cela illustre «l‘inconscience et l‘irresponsabilité» des élus du peuple. Très bien rémunérés, car leurs salaires avoisinent les 30 millions de centimes, les députés ne font rien pur justifier ces salaires que d‘aucuns considèrent comme faramineux. C‘est pourquoi beaucoup de monde attend avec impatience cette session, notamment l‘attitude qu‘adopteront les députés vis-à-vis des projets de loi relatifs aux réformes politiques. Les députés sauront-ils être à la hauteur de cette responsabilité car ces projets de loi sont d‘une importance cruciale ? En tout cas, ils auront une opportunité unique de marquer l‘histoire. Sauront-ils la saisir ?
Par : Kamel Hamed