Le feuilleton de l’Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa reprendra, aujourd’hui, à la faveur d’une session extraordinaire décidée la semaine dernière, conformément au Code de la wilaya. Cette session à caractère extraordinaire fait suite à une autre session ordinaire que le président de l’APW a dû annuler, le lundi dernier, en l’absence du quorum, induit par le retrait spectaculaire des élus d’une coalition de partis, siégeant au sein de cette assemblée.
Avec un ordre du jour reconduit, la présente session sera marquée, on ne peut plus sûr, par la bataille que livre le FFS aux autres partis coalisés, dont le FLN, le RCD, les indépendants du Forum socialiste et deux élus du RND. Les coalisés campent sur leurs positions. Outre le remaniement des commissions, acquis le jour même du retrait, l’opposition, forte d’une majorité de 23 élus sur les 43 que compte cette assemblée, avait formulé dans une lettre adressée au président de l’APW une autre exigence liée aux changements de l’exécutif. En d’autres termes, le FLN, le RND, le RCD et les indépendants veulent accaparer des vice-présidences. Et ils y tiennent. Selon les dernières informations en notre possession, le FLN a opposé «un niet catégorique» à la proposition du FFS, consistant à la formation d’une autre alliance, à base de meilleurs avantages au parti de Saâdani. «Il n’est plus question de refaire les mêmes erreurs, nous avons pris un engagement avec nos partenaires qui partagent le même souci, pour aller jusqu’au bout», indiquait hier un responsable du Front de libération nationale.
Le président de l’APW, qui a été convoqué par la direction de son parti pour trouver une solution à cette situation inédite, a reçu l’aval pour le changement des commissions mais pas les trois vice-présidences, sans lesquelles le P/APW serait totalement dépendant de l’opposition. Les contacts entrepris depuis lundi dernier par des émissaires de tous bords ont tous échoué devant la détermination de l’opposition qui fait toujours montre d’une cohésion inébranlable. Même les éléments du RND, qui ont pris parti pour le président, lors du crash de lundi dernier, tentent d’opérer un rapprochement avec l’opposition.
C’est dire la complexité de la situation dans laquelle se trouve le parti d’Aït Ahmed. Un parti qui n’a, faut-il le rappeler, pris les commandes de l’APW que grâce à une alliance tissée au lendemain du scrutin des locales avec le FLN. Ce dernier, las de voir «les dysfonctionnements se perpétrer inlassablement» depuis plus de deux ans, pendant que «l’intérêt de la population est relégué au second plan» tourne le dos au FFS et le met dans une situation de faiblesse, qui en dit long sur l’inquiétude des coalisés quant à la tangente dangereuse que prenait la situation et dont le maintien se traduirait par le renforcement de la colère citoyenne.
Si le budget primitif (BP) peut être adopté sans inquiétude et ce même sans le vote de l’opposition, conformément au Code de wilaya, il reste que le débat sur le chapitre 979, lié aux subventions du mouvement associatif, risque de réveiller les vieux démons. La répartition de plusieurs milliards reste suspectée par de nombreux élus qui promettent de croiser le fer avec le président de la commission et celui de l’APW. Affaire à suivre.