Les travaux en plénière de la session ordinaire de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa, tenus hier, ont été caractérisé par un débat, pour le moins, houleux.
Les élus du FLN et du RND se sont lancés dans une diatribe contre leurs camarades du FFS, accusés de tout mettre sur le dos du wali de Béjaïa, Hammou Ahmed Touhami. Et c’est tous les élus du FFS – des APC aux parlementaires -, qui se sont ligués contre lui ; ils lui imputent la responsabilité dans le retard qu’accuse la wilaya en matière de développement en témoignent les nombreux projets structurants quasi à l’arrêt. Les élus appartenant à la majorité présidentielle estiment au contraire qu’il se démène pour faire avancer les choses. Et il n’est pas aidé par les élus…du FFS, qui sont majoritaires au sein des APC et à l’APW.
Mais après la polémique, les membres de l’APW ont fini par adopter la répartition de quelques chapitres liés notamment aux aides aux communes, dans le cadre du fonds d’aides aux collectivités locales (FCCL). Le montant total s’élève à plus de 75 milliards de centimes. Une enveloppe, jugée insuffisante, au regard des besoins, exprimés par les 50 communes – celles de Béjaïa et d’Akbou ont des budgets primitifs assez conséquents.
Le président de l’APW, Mohamed Bettache, qui a eu bien du mal à gérer la situation, a fini par recentrer les débats notamment pour sensibiliser les élus sur un problème crucial et sur lequel il a souhaité l’implication de tous. Il s’agit en l’occurrence de trouver en urgence une solution au problème de logement qui se pose pour les 150 médecins spécialistes exerçant au CHU de Béjaïa. «Sinon, les praticiens risquent d’aller exercer dans des cieux plus cléments d’autant qu’il s’agit de professeurs en médecine», a mis en garde Mohamed Bettache. C’est le cas du Pr. Kara, qui est venu à titre provisoire de l’hôpital de Blida vers le CHU de Béjaïa ; il aurait menacé de plier bagages s’il n’a pas de logement.
Présent lors de la session de l’APW, le recteur de l’université de Béjaïa, Pr. Saïdani Boualem, a lancé un appel aux membres de l’Assemblée afin de prendre en charge rapidement ce problème.
L’université accordera, a indiqué le recteur, une dizaine de logements de fonction sur les 50 unités réalisées au niveau du parc d’attraction, sis en plein centre-ville, au profit des praticiens spécialistes hospitalo-universitaires. Mais il faudra «caser» les 140 autres, qui pourraient faire le bonheur des autres wilayas en quête de spécialistes pour faire marcher leurs hôpitaux.
Le wali de Béjaïa a reconnu que «la situation de la disponibilité de logements n’est guère reluisante au niveau de la wilaya». La crise qui sévit dans la région ne pourrait être résorbée qu’avec la réalisation des 8.000 logements, toutes formules confondues, lancés cette année, au niveau de la localité d’Oued Ghir. La réalisation a été confiée à une entreprise turque.
Salim Aït-Sadi
