La session d’automne du Parlement dans ses deux chambres, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation, s’ouvre aujourd’hui. Plutôt dans un contexte particulier, marqué par une échéance politique en perspective, à savoir les municipales de novembre prochain.
La cérémonie d’ouverture est prévue à 10h au siège du Conseil de la nation et à 11h pour l’APN. Le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould-Khelifa, présidera juste après une réunion des bureaux des deux Chambres pour fixer l’ordre du jour de cette session d’automne. Dans l’immédiat, les nouveaux députés et les membres du Conseil de la nation auront, croit-on savoir, à réexaminer la loi électorale dans son chapitre consacré à l’élection des assemblées populaires communales. Le département de Daho Ould Kablia compte revoir à la baisse les minima fixés à 7% des voix exprimées pour accéder à la répartition des sièges lors des élections locales. Un taux proposé et imposé par Abdelaziz Belkhadem qui a suscité un tollé chez les petites formations politiques et, faut-il le rappeler, un bras de fer entre le SG du vieux parti et le ministre de l’Intérieur, lequel insiste toujours pour le ramener à 5%. Il y va de la recomposition du paysage politique algérien. Un minima à 5% limitera l’ampleur de la victoire du Front de libération nationale (FLN) et d’autres grands partis dans les circonscriptions où ils sont majoritaires. Si le taux de 5% fixé pour accéder à la répartition des sièges lors des élections législatives n’a pas entraîné un changement profond dans la composition de l’APN en dépit du nombre de formations politiques entrées en lice pour cette joute électorale tenue en mai dernier, un minima à 7% écrasera, à coup sûr, les petites formations lors des prochaines municipales. Et l’agrément de nouveaux partis émiettera davantage l’électorat et seuls les partis ayant un ancrage dans la société tireront leur épingle du jeu. Bref, la polémique ne tardera pas à reprendre. Un avant-projet portant amendement de la loi électorale est déjà fin prêt et le gouvernement s’y penchera dans sa réunion prévue ce mercredi. Le Parlement aura également à examiner une autre loi importante lors de cette session d’automne : la loi de finances pour 2013. Les syndicats dans divers corps et corporations payés sur le budget de l’Etat comme ceux des secteurs de l’éducation et de l’administration publique affûtent leurs armes et mettent en avant des revendications salariales ou le règlement de la question du régime indemnitaire. Et ils s’attendent à un effort budgétaire supplémentaire pour améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Il est fort possible, par contre, que la nouvelle loi sur les hydrocarbures – dont la révision a été annoncée au début de l’année par le ministre de l’Energie et des Mines –, les textes d’application des lois adoptées dans le cadre des réformes engagées par le président Bouteflika et la nouvelle Constitution tant attendue ne seront pas à l’ordre du jour de cette session parlementaire. C’est que tous ces projets de loi émanent du pouvoir exécutif. Ces lois engageant l’avenir du pays et qui prêtent à des polémiques supposent des arrangements au sommet de l’Etat. Elles ne se préparent pas dans l’urgence. Or, le président de la République n’a pas réuni le Conseil des ministres depuis février…
L. H.