S’il faudra un court laps de temps pour que la machine du e-paiement soit bien huilée, il en faudra bien plus pour convaincre les Algériens de la sécurité absolue quant à l’utilisation de ce nouveau mode de paiement à distance (via Internet). “Nous n’avons donné le feu vert pour le lancement du e-paiement qu’après avoir confirmé que les dispositions de sécurité nécessaires ont été prises”, a assuré mardi le gouverneur de la Banque d’Algérie en marge de la cérémonie de lancement du paiement électronique organisée à l’hôtel El-Aurassi.
Au plan technique, Nawel Benkritly, DG de la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), a également affirmé avoir adopté les normes internationales de sécurité usitées en la matière.
Il est question alors de PCI DSS qui est un standard de sécurité des données pour les principaux groupes de cartes de paiement tels que Visa, MasterCard, American Express, Discover et JCB, le certificat SSL à même d’activer le protocole “https” et affiche un cadenas dans la barre d’adresses et un autre moyen d’authentifier les acteurs. Pour rassurer davantage l’internaute et la communauté bancaire, la Satim a mis en place, aussi, une plateforme de lutte contre la fraude appelée “Pro Risk Management” qui suppose une vérification en temps réel de toutes les transactions et l’identification des fraudes potentielles, ce qui permet une réaction immédiate s’il y a, donc, tentative de fraude.
“La transaction est sécurisée du bout en bout”, a-t-elle martelé, invitant le client intéressé “à se rapprocher de sa banque pour de plus amples informations ou recourir à un centre d’appel créé à cet effet”. En fait, il s’agit de tout un système qui permet aussi bien au web marchand d’avoir les informations en temps réel qu’au porteur d’avoir à tout moment des éléments d’informations qui lui permettent de poursuivre sa transaction en toute sécurité.
Opérationnel à la BDL, configuration en cours à BNP Paribas
Un petit tour du côté des banques pour vérifier le bon fonctionnement de l’opération nous montre déjà qu’il faudra un moment pour que tout soit en ordre.
Du côté de PNB Paribas, les employés de la banque française sont un peu pris de court et disent n’avoir encore rien reçu d’officiel de leur direction générale. Renseignement pris, “le processus serait en cours de configuration”, nous dit-on, précisant que “la carte déjà acquise par le client qui porte le sigle de la banque en question et celui de CIB” est la carte qu’il faut, sans recourir à un nouveau mot passe.
En d’autres termes, ceux qui ont déjà des cartes n’ont pas besoin de faire quoique ce soit si ce n’est demander à être autorisé à utiliser le e-paiement. Les choses sont plus avancées au niveau de la banque publique BDL où l’e-paiement est déjà opérationnel comme nous l’ont certifié les responsables d’une agence à Alger.
Les employés restent, cependant, peu informés à ce propos et se trouvent contraints de recourir à leurs supérieurs pour être en mesure de renseigner de manière claire les clients qui sont déjà nombreux, selon eux, à vouloir en savoir davantage. “Ceux qui ne possèdent pas de cartes peuvent la demander et nous allons la leur procurer dans les meilleurs délais”, nous a déclaré la responsable de la BDL d’Alger indiquant à son tour qu’“il n’y a aucun besoin d’avoir un nouveau mot de passe”.