Ses hauts cadres instruits par écrit de ne plus communiquer par mail, Le ministère des Télécoms victime d’espionnage ?

Ses hauts cadres instruits par écrit de ne plus communiquer par mail, Le ministère des Télécoms victime d’espionnage ?

Une correspondance signée de la main du SG, la semaine dernière, avertit que “la messagerie électronique ne garantit pas la sécurité dans les échanges”. Espionnage avéré ou simple précaution ?

Fraîchement désignée à la tête du département de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), Fatma-Zohra Derdouri ne manque pas de faire parler d’elle et pas forcément sur des sujets sur lesquels elle est attendue. Pas plus tard que la semaine dernière, précisément le 13 octobre dernier, le secrétaire général du MPTIC a adressé une correspondance au chef de cabinet, à la directrice générale des technologies de l’information et de la communication, au directeur général de la société de l’information, aux inspecteurs généraux ainsi qu’aux directeurs centraux, les instruisant d’“éviter toute utilisation de la messagerie pour le transfert de documents confidentiels ou tout autre document professionnel jusqu’à nouvel ordre”.



Dans cette même correspondance dont Liberté détient une copie, l’auteur justifie cette décision par le fait que “la messagerie électronique récemment installée n’offre pas toutes les options de sécurité requises, à savoir l’authenticité, la confidentialité et l’intégrité”. S’agit-il là d’une simple précaution ou d’une mesure décidée suite à une menace réelle d’espionnage ? Aucune réponse ne nous a été fournie du côté du ministère sollicité sur la question. Les spécialistes du domaine nous ont expliqué, de leur côté, que la menace est bel et bien réelle dans la mesure où, pratiquement, toutes les administrations algériennes continuent à utiliser des adresses mail avec des noms de domaines étrangers (.Com et .FR). Plus grave encore, les domaines algériens (.DZ) ne sont pas sécurisés par manque de compétence dans le domaine.

L’aberration réside, quant à elle, dans l’absence, en Algérie, d’une garantie juridique algérienne pour les mails, ce qui rend l’information qui passe par ce mode de communication très vulnérable. Du coup, le lancement imminent de la 3G en Algérie se vide de sa substance et projette le pays plusieurs crans en arrière pour la simple raison que nos gouvernants ont négligé l’importance de l’investissement dans la sécurisation de l’information électronique. Un dossier que l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), présidée anciennement par l’actuelle ministre, n’est jamais parvenue à traiter. Aujourd’hui encore, on récidive sur la question en contournant le problème sans le solutionner vraiment, au moment même où les grandes puissances elles-mêmes, dénoncent le recours à ce type d’espionnage moderne dont elles sont, elles aussi, quelquefois victimes. C’est le cas de la France, selon ce qu’a révélé, hier, le journal Le Monde qui a fait état “d’interception massive des communications téléphoniques des Français par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA)”. Ce qui, autrefois, était appelé de “la diplomatie” s’avère être aujourd’hui ni plus ni moins que de l’espionnage sous sa forme la plus “technologique”. La Maison Blanche, qui n’a pas nié les faits, a relativisé les faits en laissant entendre que “tous les pays” mènent de telles actions.

N S