Multipliant meetings et rencontres de proximité, les têtes de liste de différentes formations jouent leur va-tout pour convaincre les citoyens de Tamanrasset, lesquels ne demandent pas monts et merveilles. Seulement de l’engagement et de l’honnêteté.
«J’irai voter pour l’Algérie.» Plus qu’une conviction, c’est une promesse que le jeune Abdallah a faite à sa défunte mère décédée il y a deux mois et qui était très impliquée dans la vie de sa ville. Une ville où tout a changé ces dix dernières années, où le ciel assombri par l’absence de perspectives s’éclaircit peu à peu pour laisser place à une activité et une nouvelle dynamique locale.
Idem pour son ami El Malek, qui lui explique que «l’honneur d’être citoyen algérien» a un sens particulier dans cette région de l’extrême sud, limitrophe de plusieurs pays à la fois et porte vers l’Afrique subsaharienne. «Comment voulez-vous qu’on ne vote pas ? Ici, on vous l’a dit, c’est un honneur que d’accomplir cet acte.»
Et il faut dire que le propos est de taille, lorsque l’on voit cette magnifique et immense infrastructure construite dans le plus pur style architectural saharien. Un modèle inédit.
Laissant le centre universitaire derrière nous, on se dirige vers le bureau de wilaya de l’Union générale des travailleurs algériens, où le secrétaire général, Sidi Saïd, est attendu avec le wali de Tamanrasset pour cette journée du 1er mai. Il arrive avec sa bonhomie habituelle, entouré de journalistes. Le premier responsable de la centrale syndicale se refuse à toute déclaration, lui préférant un petit discours dans lequel il affirme sa conviction que les Algériens vont aller, en grand nombre, voter le 10 mai prochain, «surtout les travailleurs qui, eux, ont conscience des efforts qu’ils fournissent pour faire du pays une nation développée. Ceci d’autant qu’on devra montrer au monde entier que le peuple algérien s’unit et se solidarise pour l’intérêt du pays».
Quittant la salle archicomble où les vivas et les youyous allaient de pair, à l’extérieur, les gens ne cachent pas leur impatience d’accomplir leur devoir et de «participer au développement de l’Algérie». Certains d’entre eux ne voient même pas l’utilité de poser la question. Car, soutient Bachir, la réponse est connue d’avance : «Le changement positif voulu, ce sont nous les jeunes qui le garantiront.»
Partout, à la fac, dans les cafés, au niveau des domiciles… l’appel est identique. Impérieux. «Je vote, donc j’existe», comme le résume notre guide. Ainsi, la capitale du Grand Sud se prépare à ce grand rendez-vous. Peu importe le vainqueur. Les élus de la future Assemblée doivent, uniquement et surtout, montrer le vrai visage de l’Algérie, un pays de démocratie et de liberté.
Ne voulant pas rester en marge de l’évènement, la femme, élément prédominant de la société à Tamanrasset, compte montrer que sa voix importe autant que celle de l’homme. Rappelant certaines difficultés que rencontre la gent féminine à Tamanrasset, elle reste tout de même optimiste. Les législatives du 10 mai «apporteront à coup sûr les solutions souhaitées», dit l’une d’elle. Ses amies qui discutent autour d’un thé à la menthe sont du même avis. Mieux, aux futurs élus, elles demandent d’accorder «plus d’intérêt à la femme, instruite ou non». Huit jours seulement nous séparent du rendez-vous électoral attendu à TAM comme dans le reste de l’Algérie. Multipliant meetings et rencontres de proximité, les têtes de liste de différentes formations jouent leur va-tout pour convaincre les citoyens de Tamanrasset, lesquels ne demandent pas monts et merveilles. Seulement, de l’engagement et de l’honnêteté.
F. I.
Trois questions à Mahmoud Guemama, tête de liste FLN :
“Le 10 mai, Tam sera un exemple de participation massive”
La campagne électorale tire à sa fin. Comment l’avez-vous abordée, sachant qu’elle sera déterminante pour les législatives du 10 mai ?
En fait, je vous dirai que, à l’instar de plusieurs de nos concurrents politiques, la campagne électorale du FLN a été entamée ici même à Tamanrasset par le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. Je tiens à attirer votre intention que notre formation, forte de son expérience irréprochable, diffère des autres. C’est un fait indéniable. Quant aux élus, j’estime qu’il est aujourd’hui important de distinguer entre les missions communales, de wilaya ou nationales. Si vous me permettez, il y a deux observations importantes à signaler.
Lesquelles ?
Primo, nous considérons que c’est un pléonasme que de parler de la présence et de la place du FLN à Tamanrasset, car c’est un parti très bien ancré dans la société. Secundo, et à propos de la consultation du 10 mai, j’en suis certain, les citoyens se rendront par grappes aux bureaux de vote pour exprimer leur choix en toute liberté. Une chose est sûre, c’est le peuple algérien qui décidera des élus qui composeront la future Assemblée.
La wilaya de Tamanrasset a connu la réalisation de grands projets dont celui du siècle, le transfert d’eau d’Aïn Salah à Tamanrasset. Quelles seront les futures priorités à même de permettre à cette ville de demeurer un fleuron touristique par excellence ?
Avant de parler de défis, permettez-moi, à travers votre quotidien historique El Moudjahid, de saluer le Président de la République M. Abdelaziz Bouteflika pour les efforts déployés, lesquels ont permis à notre wilaya de connaître des avancées considérables. Il y a aussi l’amélioration importante qu’a connue le secteur de l’Éducation. Pour les défis, il nous semble qu’il est important de procéder à un nouveau découpage administratif, et au lieu d’une seule wilaya, Tamanrasset, à notre avis, doit en disposer de trois : la wilaya actuelle, l’autre à Aïn Salah et une troisième au niveau des frontières avec le Niger, précisément à Aïn Guezzam.
Propos recueillis par F. N.
Les chiffres du chef de la Daïra, M. Khaldi :
“11.864 nomades inscrits sur les listes électorales”
Le nombre de bureaux de vote itinérants est de 13 à la commune de Tamanrasset. Ces BVI comptent 7.844 inscrits et sont répartis sur quatre itinéraires, lesquels réunis avoisinent 1.500 kilomètres. Pour la commune d’Aïn Mguel, on a recensé 4 bureaux de vote. Le corps électoral y afférent, quant à lui, est de 1.655. Répartis sur trois circuits, ces BVI parcourent 4.020 kilomètres. L’opération du vote débutera, conformément à la réglementation en vigueur, lundi 7 mai à partir de 8h à 19h.
F. I.