Dans sa dernière déclaration sur le sujet, le ministre de l’Intérieur a réitéré la détermination des autorités à empêcher le retour en politique des responsables de la tragédie nationale.
Cependant, le Front islamique du salut (FIS), dissous en 1992, ne semble pas convaincu et croit que la conjoncture que traverse le monde arabe, dont la région maghrébine, en plus de la montée des islamistes dans quelques pays, lui laisse une chance de revenir sur la scène politique nationale.
Depuis l’annonce des réformes politiques, le 15 avril dernier, la question du retour des ex-dirigeants de FIS dissous sur la scène politique a été tranchée. Il n’est pas question d’effacer un passé, dont les séquelles sont toujours là, mais certains de ses ex-leaders ne lâchent pas et tentent toujours leur chance.
Le rejet du retour de ces derniers a été confirmé dans la nouvelle loi sur les partis politiques, à travers le maintien de l’article 4 qui interdit clairement l’exercice politique aux responsables de l’ex-FIS. Dans sa dernière déclaration sur le sujet, le ministre de l’Intérieur a réitéré la détermination des autorités à empêcher le retour en politique des responsables de la tragédie nationale.

Cependant, le Front islamique du salut (FIS), dissous en 1992, ne semble pas convaincu et croit que la conjoncture que traverse le monde arabe, dont la région maghrébine, en plus de la montée des islamistes dans quelques pays, lui laisse une chance de revenir sur la scène politique nationale.
Dans ce cadre, les ex- dirigeants de FIS font pression pour revendiquer «un retour». Hier encore, un communiqué signé conjointement par son ancien président Abassi Madani, installé à Doha au Qatar, et par son ancien numéro deux Ali Belhadj, a été publié sur le site électronique du FIS dissous.
Le communiqué porte sur la situation politique en Algérie, notamment l’adoption du projet de loi organique portant sur les partis qui «exclut» les anciens du FIS de «participer à la vie politique». Cette fois, le FIS dissous passe à la menace. Dans ce cadre, ces ex-dirigeants annoncent que le parti a «mandaté des avocats pour porter plainte auprès des institutions internationales judiciaires et des droits de l’homme contre son exclusion de la vie politique en Algérie».
Selon la même source, l’ex- FIS rappelle sa position portant sur le fait qu’«il ne saurait y avoir de réformes ni de réconciliation sans un dialogue global, sans condition ni exclusion d’aucune partie ni de tendance politique».
Cette sortie de l’ex- FIS a été adressée aux «enfants du FIS» ainsi qu’à ses cadres pour se rassembler, alors que les partis qui activent sur la scène politique nationale sont en train de récupérer les ex-militants de ce parti. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée la semaine dernière, Abdelaziz Belkhadem a écarté la thèse d’un raz-de-marée islamiste lors des législatives de 2012. «Ils auront au total 35% au Parlement», a-t-il estimé d’un ton convaincu.
Toutefois, ce parti et autres seraient en chasse pour récupérer la base de l’ex-Front islamique du salut (FIS) en prévision des législatives de 2012 et de l’élection présidentielle de 2014. Le 1er juin, El Hachemi Sahnouni a rendu public un document contenant dix propositions pour une sortie de crise. La principale préconisait de faire de la chariaâ la source de toutes les lois en Algérie. Lors de la conférence de presse tenue à l’issue d’une réunion du comité central, le SG du FLN n’avait pas nié sa rencontre avec l’ancien dirigeant du FIS dissous.
Du côté des pouvoirs publics, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a instruit ses services de traiter avec «célérité» les dossiers de création de nouveaux partis politiques.
Le ministre a réuni dimanche les services concernés de son département pour examiner la conformité des dossiers de création des partis politiques avec les dispositions législatives. Les partis, dont l’examen des dossiers révélera la recevabilité (dossiers complets et conformes), pourront tenir leur congrès constitutifs «dès délivrance de la décision du ministère chargé de l’Intérieur», et ce, «dans les quinze (15) jours qui suivent la date de publication de la loi organique relative aux partis politiques».
Des islamistes figurent parmi les dossiers qui auraient réuni toutes les conditions. Il s’agit du Parti pour la justice et la liberté de Mohamed Saïd, candidat à la présidentielle de 2009, El Taghyir de Abdelmadjd Menasra, ex- numéro 2 du MSP, et le Parti pour la justice et le développement de Abdallah Djaballah.
Lors du dernier Conseil des ministres, le Président Bouteflika avait promis d’agréer de nouveaux partis pour leur permettre de participer aux prochaines législatives. Une position qu’il a affirmée lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire. Mais le retour de l’ex-FIS ne figure pas dans l’agenda des réformes ni d’ailleurs dans la prochaine étape que connaîtra l’Algérie.
Nacera Chenafi