Ses détracteurs menacent de créer un groupe parlementaire parallèle, Saâdani mène un forcing sur les députés

Ses détracteurs menacent de créer un groupe parlementaire parallèle, Saâdani mène un forcing sur les députés

A l’approche du congrès du parti, les différents clans du FLN tentent de se positionner en fonction des données de la guerre déclenchée entre Amar Saâdani, Abdelaziz Belkhadem, soutenu par le groupe Belayat, et enfin le mouvement de redressement, dont Abdelkrim Abada est le coordinateur.

La plénière de l’Assemblée populaire nationale, consacrée à la présentation et l’examen du projet de loi portant sur la signature électronique, n’a pas vu une grande présence des députés FLN.

Certains d’entre eux étaient préoccupés par la préparation de la réunion d’aujourd’hui à laquelle a appelé le SG du FLN, Amar Saâdani, alors que d’autres menacent de créer un groupe parlementaire parallèle à celui présidé par Tahar Khaoua. Cette action serait guidée par Mouad Bouchareb, député du parti exclu par le SGdu vieux parti. D’ailleurs, la note portant sur son exclusion est affichée au niveau du siège du groupe parlementaire du FLN à l’APN.

Ce député aurait réussi à rassembler une quarantaine de signatures contre Khaoua et Saâdani ; et avec la réunion prévue aujourd’hui dans l’aprèsmidi à El Aurassi, ces députés se trouvent dans l’embarras : assister ou non à cette rencontre. Ainsi, Amar Saâdani réunira aujourd’hui les députés du parti à l’hôtel El Aurassi, à Alger. Comme ordre du jour annoncé pour cette réunion, il y a notamment la révision de la Constitution. «Nous allons aborder avec nos députés plusieurs questions dont la révision de la Constitution et la situation interne du parti.

Nous allons donner à nos députés des orientations et procéder à l’évaluation du travail du groupe parlementaire du parti», a déclaré Saâdani. Cependant, au-delà de la révision de la Constitution, Saâdani veut savoir qui est avec lui et qui est contre lui parmi les députés du FLN, comme ce fut le cas avec les 75 mouhafedhs qu’il a réunis récemment. Rencontré en marge de la plénière tenue hier à l’APN, Abdelkrim Abada, coordinateur du groupe de redressement créé du temps de Belkhadem, affirme qu’il est contre Saâdani mais s’oppose aussi au clan de Belkhadem.

Notre interlocuteur nous affirme que les redresseurs vont publier prochainement une lettre qu’ils ont adressée à Amar Saâdani, dans laquelle ils attirent son attention sur la gravité de la situation au sein du parti et s’interrogent sur l’opération d’installation de nouvelles mouhafadhas et ses enjeux par rapport à la préparation du prochain congrès.

Lors de la session du comité central du Front de libération nationale, tenue le 24 juin dernier à Alger, il a été remarqué la présence des membres du Mouvement de l’authenticité et de redressement, présidé par Abdelkrim Abada, aux travaux de cette réunion présidée par le secrétaire général du parti, Amar Saâdani. Une présence qui a été interprétée comme une prise de position, sachant que les redresseurs ont mené toute une campagne contre l’ex-SG du parti, en l’occurrence, Abdelaziz Belkhadem, destitué en 2013.

Aujourd’hui, Abada explique sa démarche par le fait de ne pas vouloir bloquer la préparation du congrès du parti mais aussi couper la route à un éventuel retour de Abdelaziz Belkhadem. Il faut savoir que le rapprochement entre Abada et Saâdani a eu lieu avant la dernière session du comité central du parti, quand le SG du FLN lui a rendu «visite» à son domicile. Cependant, Abada a expliqué qu’il a dit à Saâdani les choses en face, notamment concernant «son entourage, la légitimité et ses négociations avec Belkhadem pour redevenir SG du FLN». Pour Abada, il faut préparer le congrès avec les militants du parti et pas uniquement les fidèles de Saâdani.

Selon lui, la légitimité du SG du parti est un point sur lequel le dernier mot reviendra au congrès dont la date n’est pas encore fixée. Il est à noter que la guerre des tranchées au FLN continue avec l’opération de nomination de nouveaux mouhafedhs et de création de nouvelles mouhadfadhates, contestée par le groupe de Abderrahmane Belayat, Abdelaziz Belkhadem e t Abdelkrim Abada.

N. C.