Ses dégâts ne sont plus à démontrer, Contrefaçon : ce fléau rampant

Ses dégâts ne sont plus à démontrer, Contrefaçon : ce fléau rampant

Le marché national est inondé de divers produits contrefaits qui représentent une menace réelle pour la santé et même la vie du consommateur.

De produits de beauté, aux pièces de rechange automobile, en passant par les appareils électroménagers et divers autres objets, la contrefaçon règne en maître dans un pays où l’économie est toujours dominée, à outrance, par l’importation.



Les services des douanes effectuent régulièrement des saisies colossales de ces produits dangereux, mais sans parvenir à les éradiquer. En cette période de froid, les trafiquants, sans scrupule, s’attaquent à l’importation tous azimuts d’appareils de chauffage, sachant que ces produits sont très demandés par les citoyens.

Proposés à des prix défiant toute concurrence, ces appareils attirent un grand nombre de consommateurs, dont le pouvoir d’achat ne leur permet pas d’acheter des appareils de meilleure qualité. Il s’agit, donc, d’un créneau juteux qui profite à des importateurs et des commerçants, dont le seul souci est de réaliser des bénéfices substantiels au détriment de la santé des consommateurs.

Ces derniers ont également, il faut le dire, une part de responsabilité, puisqu’ils procèdent à l’acquisition de produits moins chers, sans se poser de questions sur leur origine et leur fiabilité. Les statistiques quant à ce fléau sont effarantes. En novembre dernier, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait fait état de la saisie de 38 000 appareils de chauffage contrefaits ! Des produits à même de tuer des milliers de citoyens par asphyxie. En deux années (2011 et 2012), un total de 1 244 personnes sont décédées par l’inhalation de gaz brûlés, selon des statistiques de la Protection civile, expliquant que l’origine de ces drames est liée à des appareils de chauffage de piètre qualité. Durant les dix premiers mois de l’année 2013, les Douanes algériennes ont saisi 376 000 articles contrefaits.

«Les produits cosmétiques représentent 71 %, ils sont suivis des vêtements et des chaussures avec 21 %, de la quincaillerie (6,75 %) et des appareils électriques (2,27 %)», a expliqué, récemment, Mme Ghodbane, responsable au niveau des services des douanes. Le record a été enregistré en 2007, avec 2 278 341 produits contrefaits saisis, a-t-elle rappelé. L’Algérie est devenue une destination de prédilection pour les entreprises étrangères (asiatiques et européennes), qui y ont trouvé un grand marché et des importateurs prêts à «sacrifier» la vie de leurs concitoyens rien que pour réaliser des bénéfices.

Les pièces détachées automobiles ne sont pas en reste, puisque le marché est suffisamment approvisionné, au point que dans chaque magasin spécialisé, le client est souvent mis devant deux choix : une pièce d’origine coûteuse et une autre contrefaite beaucoup moins chère. Les commerçants ont, eux aussi, leurs arguments pour convaincre. L’expression : «Ce n’est pas d’origine, mais de bonne qualité et beaucoup de clients l’achètent et ne s’en plaignent pas», est souvent lancée aux clients. Un argument qui porte ses fruits pour les deux parties, mais dans un but diamétralement opposé : l’argent pour le vendeur et le risque pour le client et ce, pour tous les articles de contrefaits…

A.H