Ses contours restent flous, Les ratés de la nouvelle alliance présidentielle

Ses contours restent flous, Les ratés de la nouvelle alliance présidentielle

Annoncée depuis plusieurs mois, la nouvelle Alliance présidentielle n’a pas encore vu le jour. Pour l’heure, les quelques leaders appelés à prendre part à cette initiative sont plus préoccupés par leur carrière politique.

En construction, le projet d’Alliance présidentielle n’a pas encore été livré. A l’heure actuelle, les partis politiques appelés à soutenir Abdelaziz Bouteflika, en cette fin de troisième mandat, ne sont toujours pas connus.

Ces dernières semaines, la presse a évoqué une coalition entre le Front de libération nationale, le Mouvement populaire algérien, Tadjamou Amel el-Jazaïr, le Rassemblement national démocratique.

Cette alliance pourrait même être élargie au Parti des travailleurs et même au Front des forces socialistes. Si Abdelaziz Bouteflika parvient à unir toutes ces formations politiques autour de sa personne, il est évident qu’aucun candidat ne sera capable de le battre lors de la prochaine élection présidentielle.

Le quatrième mandat est assuré d’avance. Mais les initiateurs de ce projet devront relever un véritable défi : rassembler sous une même chapelle Amar Saïdani, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bensalah, Louisa Hanoune et les cinq membres du présidium du FFS.

Ingérable. Mais certains protagonistes semblent y croire. Deux essentiellement : Amar Ghoul et Amar Saïdani. Les patrons du FLN et du TAJ ont tenu, dimanche 15 septembre, une réunion de concertation au siège du Front de libération nationale.

«Notre parti est prêt à se concentrer avec toutes les formations politiques soutenant le programme du président de la République qui est, aussi, le président du Front de libération nationale. Vous pouvez l’appeler comme vous voulez : une alliance présidentielle, un rapprochement entre partis, une concertation.

Cela importe peu. L’essentiel pour nous est de travailler de sorte que le programme du Premier magistrat du pays soit concrétisé sur le terrain», a annoncé Amar Saïdani lors de cette rencontre. Parachuté à la tête du FLN, Saïdani tente de prendre les devants en posant les bases de la future alliance. Et il n’hésite pas à innover. Le 28 septembre, il écrit une lettre au président d’honneur du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed.

Dans cette missive, dont une copie est adressée à Abdelaziz Bouteflika, Saïdani qualifie de «grande perte» le retrait d’Aït Ahmed de la vie politique. Cette correspondance est perçue comme une invitation quasi-officielle d’intégrer la future alliance.

Si elle n’a aucune réelle portée politique, la lettre de Saïdani a eu des effets significatifs sur le plan médiatique. Mais l’autre Amar, Ghoul en l’occurrence, ne compte pas laisser son «allié» seul aux commandes des opérations de communication.

Jeudi 3 octobre, le président du TAJ avait organisé une «journée d’étude sur le secteur des transports et le service public» dans un grand hôtel de la capitale. Amar Ghoul avait invité plusieurs collègues du gouvernement : les ministres des Affaires étrangères, du Commerce, de la Pêche et même le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public.

Parmi les invités figurent aussi le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les représentants de 6 syndicats autonomes. Le «ministre-président de parti» fait son show. A la tribune, il multipliera les annonces : 27 nouveaux navires, 16 avions, 17 trains de banlieue et 20 trains électriques. Rien n’est impossible pour Ghoul.

Mardi, à partir de Blida, il annonçait son intension d’étendre la ligne du métro d’Alger jusqu’à… Larbaâ. A six mois de l’élection présidentielle, l’alliance censée assurer un quatrième mandat à Abdelaziz Bouteflika semble plutôt bancale. Elle ne repose que sur deux hommes. Des effets d’annonce et peu d’actes.

T. H.