Les étés de plus en plus caniculaires imposent de revoir les horaires de travail notamment pour les services publics. Ce réaménagement d’horaire évitera aux citoyens de se déplacer quand le soleil est au zénith mais pourra aussi faire baisser la consommation d’électricité.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Algérie Poste semble être le seul secteur à avoir opté pour la mise en place des horaires d’été facilitant ainsi le service durant ces périodes caniculaires. La démarche gagnerait pourtant à être généralisée dans les autres guichets publics pour éviter aux citoyens de se déplacer durant les horaires de grosses chaleurs mais aussi pour une question d’économie d’énergie.
Durant ces horaires, les administrations ont justement tendance à abuser de l’utilisation des climatiseurs, grands consommateurs de l’énergie électrique, qui fonctionnent à plein régime.
Le secrétaire général du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), Belkacem Felfoul, a assuré avoir déjà formulé la demande d’aménagement des horaires pour sept wilayas du sud du pays notamment Béchar, Tindouf, Tamanrasset, Ouargla et Adrar. «Nous avons proposé que les heures de travail dans tous les secteurs soient de 7h jusqu’à 14h dans ces wilayas où les températures dépassent en été les 40° C», dit-il. Une demande qui, déplore-t-il, n’a été finalement appliquée que pour le mois de Ramadhan avant de reprendre le rythme habituel.
«Ces horaires permettent aux usagers d’éviter les fortes chaleurs mais nous permettent aussi de réduire la consommation de l’électricité durant ces heures où les climatiseurs sont utilisés sans arrêt», explique-t-il.
La majorité de l’énergie électrique en Algérie est justement produite dans les stations thermiques fonctionnant au gaz. La chute du prix du baril de pétrole et la situation financière actuelle exigent aujourd’hui un maximum d’économie de l’énergie et des hydrocarbures.
Si la consommation d’électricité continue d’augmenter, l’Algérie sera obligée d’importer cette énergie indispensable.
Par ailleurs, le SG du Snapap fait remarquer que même les Hauts-plateaux et les régions du nord doivent être concernés par cette initiative. «Aujourd’hui, il fait de plus en plus chaud au nord. D’ailleurs, ces dernières années, les températures atteignent entre 43 et 47° C.»
Il estime que cette formule d’aménagement des horaires s’impose aussi dans les Hauts-plateaux et les régions nord du pays. «Nous proposons d’avoir une pause-déjeuner de 11h à 15h», suggère-t-il.
Seulement, poursuit-il, «il faudrait étudier cette proposition sous tous les angles».
Il cite, d’abord, le problème du transport après le travail en raison des horaires de fermeture qui seront décalés vers la fin de la journée, puis celui de la longue pause-déjeuner d’une durée de quatre heures. «Où vont les travailleurs passer cette pause ?» s’interroge-t-il avant de préciser que ce ne sont pas tous les secteurs qui peuvent assurer les brigades, citant ainsi l’exemple de l’état civil des communes.
En effet, l’adoption des horaires d’été pour les services publics est certes bénéfique mais nécessite la disponibilité des transports. Sans cela, ces aménagements d’horaires ne donneront pas les résultats escomptés.
Ry. N.