Services et produits bancaires de la finance islamique, Seuls 3% d’algériens « consomment » Halal

Services et produits bancaires de la finance islamique, Seuls 3% d’algériens « consomment » Halal

La consommation des services de la finance islamique ne dépasse pas les 3% en Algérie, bien que 49% des personnes interrogées déclarent avoir une préférence pour les produits financiers de label islamique, indique une étude menée par l’institut américain Gallup, publiée le 30 décembre dernier.

La finance islamique, présentée comme alternative à la finance capitaliste qui est à l’origine de l’effondrement actuel des piliers de la finance mondiale, reste peu développée en Algérie. Les produits bancaires découlant des préceptes de la Charia islamique ne suscitent guère d’intérêt aux yeux des algériens, comme veulent le faire croire les établissements opérant dans cette branche et les visées ambitieuses que développement plusieurs banques du Golf pour le marché algérien.

L’absence d’un cadre juridique spécifique à l’encadrement des prestations bancaires islamiques constitue, certes, une contrainte majeure au développement de cette finance, mais il n’en demeure pas moins que ses produits « dénués de Riba » peinent à trouver preneurs, au niveau des quatre banques spécialisées que compte actuellement l’Algérie.

Les algériens préfèrent effectuer leurs transactions en dehors des circuits conventionnels, en raison de la mainmise de l’informel sur les activités économiques et commerciales, manque de confiance dans le système bancaire et encore moins avec une branche qui, en jouant sur les mots, offre des crédits et services bancaires, jugés conformes à la Charia et cautionnés par des fatwas saoudiennes.

Cette tendance n’est pas propre à l’Algérie. Le constat est tout à fait identique dans la grande majorité des pays de la région MENA. La consommation des services financiers compatibles avec la loi islamique reste assez faible, même dans les pays à forte bancarisation.

L’étude réalisée par l’Institut américain Gallup sur la finance islamique dans quatre pays de l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie et Egypte) et un pays du Moyen Orient, le Yémen, en est la parfaite illustration.

Les résultats font état d’une faible consommation de ce genre de produits à travers toute la région. La consommation ne dépasse pas les 3% en Algérie et en Egypte, 2% en Tunisie et 1% au Maroc et au Yémen.

Cependant, l’étude révèle qu’environ la moitié (45%) des 1000 adultes de plus de 15 ans interrogés déclare avoir une certaine préférence pour les services de la finance islamique, quand bien même ils sont plus chers que ceux des banques conventionnelles (27 %).

Cette préférence est exprimée par 49% des personnes interrogées en Algérie, contre 54% au Maroc, 37% au Yémen et 31% en Tunisie.

Mais, dans les faits, les populations sont plus susceptibles d’opter pour les services conventionnels, un choix que l’étude de Gallup n’explique pas. L’institut s’est contenté, en effet, de présenter les taux bas de bancarisation de la région comme une des raisons de la faible consommation des services bancaires islamiques.

Hamid.M