Les prestations au niveau des guichets de l’état civil ont fait réagir de nombreux députés. Un tableau noir a été dressé par des élus relevant aussi bien des partis de la majorité que de l’opposition.
La mauvaise qualité du service assuré était telle, qu’il est impossible de continuer à en fermer les yeux. Le problème des erreurs récurrentes, l’absence de formation des préposés aux guichets, ainsi que le statut de ces derniers (recrutés dans le cadre du filet social) étaient les principales anomalies soulevées.
En conséquence, le citoyen se trouve coincé dans un engrenage bureaucratique insurmontable, à l’origine souvent de coups de colère et d’indignations. Lors d’une séance consacrée à l’examen de la loi amendant et complétant l’ordonnance relative à l’état civil, des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont ainsi plaidé en faveur du perfectionnement des personnels des services de l’état civil pour mettre fin aux erreurs commises dans les registres.
Des plaidoyers, en attendant du concret de la part des autorités publiques appelées à prendre des mesures dans l’immédiat afin d’en finir avec cette situation devenue intenable. Dans son intervention, le député Noureddine Kihal du parti du Front de libération nationale (FLN) a souligné l’importance de l’état civil qui est, a-t-il dit, « la mémoire de la nation » estimant que « ce que craint le citoyen le plus est de se voir délivrer des documents émaillés d’erreurs ».

Il a précisé qu’ une écriture mal soignée était souvent à l’origine de la majorité de ces erreurs. De son côté, la député Fatma Zohra Bounar a estimé que « l’amélioration des infrastructures restait insuffisante pour parler d’une amélioration du service public » soulignant la nécessité d’accorder davantage d’intérêt au facteur humain.
La composante du service (de l’état civil) comporte majoritairement des personnes recrutées dans le cadre du filet social et manquant de « formation en matière de traitement de documents aussi importants ». Elle a rappelé dans ce sens que la rectification des ces erreurs prenait beaucoup de temps laissant le citoyen « égaré entre les services d’état civil et ceux de la justice ». Les préposés au registre de l’état civil informatisé, qui est un registre officiel, doivent être qualifiés, a-t-elle insisté.
Le représentant de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), Naamane Laouar, a jugé inacceptable de choisir les agents de l’état civil dans le cadre du filet social et de les soumettre ensuite aux obligations de qualité. Outre les constats et les critiques émises par les députés, le problème ne date pas d’hier. Le ministère de tutelle, à savoir le département de l’Intérieur, ne devrait pas ignorer l’existence de ce problème sans pour autant que des solutions concrètes ne soient au jour d’aujourd’hui proposées.
Bien que des mesures de lutte contre la bureaucratie ont été prises par l’Etat, l’amélioration des prestations au sein de l’administration locale devrait représenter le principal chantier pour rendre l’administration moins » méprisable » aux citoyens, contraints parfois à passer de longues heures devant les guichets de l’état civil pour obtenir un simple document administratif.
M. S.