Services des urgences: Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme

Services des urgences: Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme
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Absence de toute hiérarchisation de soins, manque de qualification du personnel soignant et du personnel de soutien, absence totale de communication et d’échange d’information entre services intra et inter hospitaliers,….ce sont là quelques causes de dysfonctionnement qui symbolisent la crise dans le service des urgences, révélés par des spécialistes.

L’anarchie qui règne au sein des services des urgences est très significative de la non-gestion de ce genre de structures. Ce service reflète une mauvaise image du secteur qui a entraîné une perte de confiance des citoyens.

«L’effort financier consenti par l’Etat pour l’aménagement et l’équipement des services n’est pas valorisé par un appui professionnel compétent et organisé», reconnaît le DR Boubezari du CHU de Béjaïa, dans son intervention lors d’une rencontre sur les urgences médicale tenue, avant-hier, à Oran, précisant que ce constat concerne tous les services d’urgences médicales de tous les établissements hospitaliers à travers le pays.

Les rasions de cette anarchie est expliqué par le professeur, par la non-valorisation des équipements des services par un appui professionnel compétent et organisé. Par ailleurs, le spécialiste impute cette dégradation continuelle à la «mauvaise gestion des services d’urgences». 80% des évacuations vers les services de spécialités ne sont pas pertinentes et peuvent être évitées, selon lui. Les urgences sont dépassées. Les urgences réelles ne représentent que 10%.

LG Algérie

Ces malades sont souvent noyés par le flux de malades dont le cas nécessite uniquement une consultation, soutient le Pr Mansouri au EHU d’Oran, qui souligne que la contrainte est liée au flux de malades et à leur tri selon la gravité de la maladie. «Il faut former les infirmiers et les agents d’accueil pour le tri des malades selon le degré de la maladie», suggère le professeur, précisant que les polycliniques doivent jouer leur rôle en ouvrant leur portes jusqu’à des heures tardives de la journée.

Concernant l’hygiène hospitalière qui malheureusement est absente dans de nombreuses infrastructures sanitaires, les experts tirent la sonnette d’alarme. Les raisons sont multiples et restent pour la plupart liées à un problème de culture comme l’explique, Nacer Bar, directeur du CHU Mustapha-Pacha. «Il y a un travail qui se fait avec le comité de lutte contre les infections nosocomiale, mais reste un problème de culture.

Lorsqu’un malade est hospitalisé, c’est toute sa famille qui l’est, dépassant ainsi 10 personnes. Malgré l’amélioration des repas, les familles continuent à affluer avec des repas. Et en fin de la visite, l’hôpital nage dans des détritus de toute sorte», témoigne le même responsable, soulignant qu’un travail de sensibilisation doit se faire pour lutter contre ces fléau. Le Pr Mansouri Mohamed, directeur général de l’EHU d’Oran partage cet avis.

Les infections nosocomiales sont de plus en plus graves, entraînant souvent des décès. «La maitrise de bon nettoyage des services et des équipements est une tâche importante qu’il faudrait développer», suggère le professeur. Pour assurer l’hygiène dans les hôpitaux et réduire sensiblement les maladies nosocomiales, les experts proposent, entre autres, de mettre sur pied une académie de médecine d’urgence, dont la mission principale, serait d’inculquer aux médecins et personnel médical, les bonnes méthodes pour préserver un environnement de soins.

L.A.R.