Si le président de la République a décidé de donner un nouveau souffle à l’Exécutif en nommant Abdelmalek Sellal au poste de Premier ministre et quinze nouveaux ministres sur les 32 existants, cela ne peut être juste une façade de dire qu’il y a une volonté de changer. Mais la question qui se pose est que faut-il changer ? S’agit-il de redresser les priorités ou bien apporter une vraie amélioration à la gestion des affaires de l’Etat, donc des affaires du peuple algérien ?
Avec une simple lecture du communiqué du Conseil des ministres réunit lundi dernier dans son volet relatif au plan d’action du gouvernement, il n’y a pas de grandes annonces concernant le mode de travail que va employer l’équipe de Sellal. Cependant, il ne faut pas oublier que le Premier ministre et son équipe ont la fonction et la mission d’exécuter le programme du président de la République. Donc, on ne peut pas demander à ce gouvernement de proposer un nouveau programme, mais comme exécuteur, le gouvernement Sellal doit fournir un nouveau plan de gestion et de gouvernance, car à quoi cela sert de changer un gouvernement si ce n’est pas pour apporter un plus dans la précédente gestion et éradiquer les défaillances et les fautes du passé ? L’amélioration du service public et la relance de l’économie nationale à travers notamment sa diversification, sont des orientations déjà données par le président de la République à travers les Conseils des ministres et même lors des audiences du ramadhan abandonnées cette année. Si le chef de l’Etat revient de nouveau sur ces orientations lors de son premier Conseil des ministres avec le gouvernement Sellal, cela veut dire quelque part, que les défaillances au niveau du service public et de l’économie sont toujours là et attendent une nouvelle gestion. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le projet de plan d’action du gouvernement «introduit et explicite les actions à engager pour poursuivre l’exécution des différents programmes sectoriels et réformes prévus dans le programme du président de la République». Dans ce cadre, il a été annoncé cinq axes qui s’inscrivent dans l’action de l’actuel gouvernement. En premier, il s’agit de la «la poursuite» de l’amélioration de la gouvernance pour renforcer l’État de droit, réhabiliter d’une manière radicale le service public. Donc, il s’agit de continuer les efforts déjà entamés mais sans expliquer comment le gouvernement pourra changer la mentalité d’une administration qui cultive la bureaucratie ? Sachant que la réforme de l’administration a été lancée depuis plus de dix ans mais le citoyen souffre toujours de l’absence de la notion de service public. A ce propos, le Président Bouteflika veut une écoute permanente des attentes et préoccupations des citoyens afin de leur apporter les réponses appropriées quant à l’accès à un service public de qualité. Comme deuxième priorité, le gouvernement Sellal veut améliorer l’environnement économique de l’Algérie. Dans ce cadre, il s’engage à «la consolidation de la sphère économique et financière en vue particulièrement de renforcer la visibilité du processus de développement national, améliorer l’environnement de l’investissement notamment, à travers le foncier, poursuivre la modernisation du système financier et accroître l’efficacité du rôle économique de l’État». Toujours concernant l’économie, il sera question de développer des infrastructures socio-économiques dont notamment, la concrétisation des programmes de logements prévus, en mobilisant tous les moyens nécessaires, et la densification des réseaux d’infrastructures. Il est question aussi de la poursuite de la mise en œuvre de la réforme du secteur de l’enseignement et de la formation, la lutte contre le chômage, le développement de l’action sociale de l’État en direction des catégories défavorisées, une meilleure prise en charge des besoins de la jeunesse et la consécration d’une politique culturelle efficiente. Enfin, la poursuite et la dynamisation de la moralisation de la vie publique. Il est à souligner que ce plan d’action du gouvernement sera soumis prochainement aux députés dans le cadre des travaux de la session d’automne du Parlement, une occasion pour voir l’attitude des équipes d’Ouyahia et Belkhadem sortants du gouvernement.
Par Nacera Bechar