Servant au terrorisme et au crime organisé:Vingt-cinq véhicules volés chaque jour

Servant au terrorisme et au crime organisé:Vingt-cinq véhicules volés chaque jour
servant-au-terrorisme-et-au-crime-organisevingt-cinq-vehicules-voles-chaque-jour.jpg

Le vol de véhicules fait rage dans plusieurs wilayas du pays. Depuis l’année 2009 et jusqu’à juillet dernier, des dizaines de milliers de véhicules ont été volés à travers le territoire national.

Aujourd’hui, près de 40 000 voitures sont activement recherchées par les services de sécurité. Selon des sources policières sûres, quatre marques de voitures sont ciblées par ce phénomène. Il s’agit des véhicules Accent (Hyundai), Optra (Chevrolet), Kangoo (Renault) et Peugeot 206.



Au niveau de la capitale, l’alerte est maximale avec l’entrée en vigueur depuis plus de vingt jours du Plan spécial ramadhan (PSR). Une véritable course contre la montre est engagée pour démanteler «le plus vite possible» les réseaux de malfaiteurs à l’origine de ces vols.

Au niveau des points de contrôle, on passe au peigne fin les types de véhicules volés et signalés.

Le plus surprenant, expliquent nos sources, «est que ces vols ont été enregistrés dans les quatre coins de la capitale, et les actes sont commis de jour comme de nuit». On ajoute que les auteurs de ces vols opèrent dans des quartiers dits résidentiels. Ainsi, les services de sécurité ont enregistré des vols de voitures dans des quartiers comme Garidi, Kouba, El-Biar, Ben Aknoun, Dely-Ibrahim, ou encore Dar-El-Beïda et Bab Ezzouar.

Les véhicules ciblés sont équipés de moyens techniques les rendant moins vulnérables au risque de vol, contrairement à ceux d’occasion. Récemment, une Chevrolet noire volée il y a quelques mois à Alger a été récupérée lors d’un contrôle effectué par des policiers à la place Audin, à Alger-Centre.

D’autres voitures volées ont été récupérées ces derniers jours, selon plusieurs sources policières. Face à cette recrudescence des vols, les propriétaires de voitures sont inquiets, d’autant que les voleurs ne semblent reculer devant rien. Il y a lieu de rappeler que le vol de voitures en Algérie a atteint des proportions alarmantes avec près de 80 000 véhicules volés durant les sept dernières années

. Mais la situation a connu un rebondissement inattendu durant le second semestre de l’année en cours. Une étude faite l’an passé par les services de la gendarmerie a fait ressortir que 55 000 véhicules ont été volés en Algérie entre 2003 et 2010, soit prés de 8 000 vols par an ou plus de vingt-cinq véhicules par jour.

La capitale a enregistré le plus grand nombre de vols. La wilaya d’Alger est suivie des wilayas de Tizi Ouzou, Oran, Blida et Sétif. Selon des sources policières, le vol de véhicules a connu une recrudescence depuis 2004.

A l’origine de la hausse du trafic de véhicules, l’étude de la gendarmerie retient le terrorisme et sa relation avec la recrudescence du crime organisé, le développement des moyens techniques utilisés, outre l’apparition de réseaux professionnels dans ce domaine et l’augmentation du nombre de véhicules importés par des privés.

Il est à noter que le véhicule volé est maquillé avec la falsification de son numéro de châssis grâce à des techniques informatiques. La voiture volée sera par la suite désossée par les malfaiteurs et revendue sur le marché noir, souvent à un prix attractif. Aujourd’hui, près d’un million de pièces de rechange sont vendues sur le marché national. La falsification des documents des véhicules volés se fait souvent avec la complicité d’agents de différentes administrations.

A ce titre, la gendarmerie avait traité plusieurs affaires de ce genre. Il est bon de rappeler qu’en 2007, pas moins de 180 fonctionnaires ont été arrêtés pour des affaires de vols de véhicules. Aujourd’hui, plus de 15% des personnes arrêtées en relation avec le trafic de voitures sont des fonctionnaires administratifs.

Par ailleurs, cette situation n’est pas sans impact sur les compagnies d’assurances qui se disent pénalisées par la hausse des vols de voitures en Algérie, particulièrement au centre du pays.

Par Sofiane Abi