De l’avis de certains au fait de la chose FLN et de ses arcanes, tout le prédispose. Exsangue et accablé de toutes parts, la formation de Belkhadem ne parvient pas à se défaire de ses vieux réflexes d’appareil de l’Etat vu que ses positions sont considérées trop rapprochées du pouvoir au point d’en devenir un simple instrument. Dans tout ce brouhaha, le parti de Belkhadem subit le double lâchage par le pouvoir et par les alliés politiques.
Cela n’est pas pour arranger les choses pour le FLN. Les partenaires d’hier, ceux de l’alliance presidentielle voient chacun midi à sa porte et ne s’empêchent pas d’exploiter l’aubaine qu’offre une telle kermesse. Le RND compte ravir la vedette, prendre l’avant-garde et s’assurer l’heritage du FLN en s’accaparant la mouvance nationaliste. Le MSP, qui a quitte la veille le trio presidentiel, a preferé retourner à ses anciennes positions compte tenu de la montée de l’islamisme qui peut lui être favorable. Mais ce sont les vagues successives de rébellions et de dissidences nées au lendemain du coup d’Etat scientifique qui a permis de débarquer Ali Benflis qui risquent d’être les plus nefastes pour le vieux parti. Elles trouvent en ces échéances électorales une opportunité pour porter le coup fatal à l’actuelle direction. Les efforts se multiplient et se moutonnent. L’hallali semble avoir sonné. Tout milite pour une défection magistrale qui sera évidemment attribuée à la gestion actuelle du parti qui n’aurait pas su gérer la crise interne et apaiser le mécontentement qui se généralise jour après jour. Le principe serait de vider le parti de sa substance. Laquelle substance bien implantée au sein des structures du Front est restée fidèlement attachée à son ancien secrétaire général, Ali Benflis. D’ailleurs, ils sont nombreux à continuer à considérer ce dernier, candidat malheureux à la présidence de la République, comme le seul patron du parti. Le rassemblement des légalistes de l’ex-parti unique, mouvement lancé il y a quelques semaines, affiche son opposition à l’actuelle direction et se range du côté de Benflis. «Pour nous, Ali Benflis est toujours le secrétaire général du FLN. Nous sommes avec lui et nous avons son soutien», affirme le porte-parole du mouvement, Chamsedin Boudjedra qui partage «avec les redresseurs l’opposition à la direction actuelle du parti». D’un côté, il y a ceux qui ont préféré présenter des listes indépendantes à l’instar de Zidouk Abdelkader qui affûte ses armes pour se présenter à AÏn Defla. De l’autre, il y a ceux qui affirment se présenter dans toutes les mouhafadhas avec des listes indépendantes baptisées Taâsil comme l’avait déclaré à l’AFP le porte-parole du Mouvement des redresseurs et ancien ministre, Mohamed Seghir Kara, qui assure avoir «terminé à 50% les listes électorales dans 41 mouhafadhas». Le titanesque qui remonte à quelques années révèle la ferme intention de porter le coup fatal à l’actuel SG Abdelaziz Belkhadem «honni» par les siens. L’on parie surtout sur le pourrissement qui aurait atteint son paroxysme. Et pour cela on fait appel aux chiffres. Si durant la législature de 2002 le FLN a pu obtenir 199 sièges au sein de l’APN grâce à quelque 2,6 millions voix, représentant 34,3%, la débâcle des législatives de 2007, en réaction au putsch contre Ali Benflis, aurait fait perdre au parti la majorité absolue, qui a obtenu 136 sièges à l’Assemblée nationale populaire, et quelque 1,3 million de voix, soit la moitié de l’électorat FLN.
Azzedine Belferag