L’arrière-saison fait sa rentrée. Les retardataires pour les vacances aussi. La transition se fait lentement mais sûrement entre l’été et l’automne avec les plaisirs qu’offre septembre à ceux qui ont choisi de les partager en bord de mer ou à la montagne.
Les invétérés de cette période de l’année aussi propice que la saison estivale ne sont autres que des familles ou des groupes d’amis, des étudiants pour la plupart puisque le retour à l’université est prévu pour octobre.
Des parents avec enfants en bas âge, car avec la rentrée des classes, il n’y a de place aux vacances qu’en juillet ou août, des retraités, des couples de nouveaux mariés… prolongent encore en ce mois cette ambiance laissée dans son sillage par l’été trop court cette année avec l’avènement du mois de Ramadhan. Dans les hôtels, les tarifs sont revus à la baisse, raison pour laquelle d’ailleurs ces vacanciers tardifs ont opté pour cette époque de l’année à la météo clémente.
Des températures clémentes dont profitent ces touristes d’une semaine, ou d’une quinzaine, selon la durée des séjours programmés par les structures hôtelières. Ces dernières qui ont enregistré un flux des plus considérables durant la période allant du 10 au 31 août, se sont réjouies de pouvoir servir encore quelques clients en cette première quinzaine de septembre. A Oran où le nombre d’estivants a atteint près de 16 millions qui ont visité la région, les complexes et autres hôtels de la Corniche, s’ils se sont quelque peu désemplis, gardent encore en leur espace un air de vacances.
Sur les plages, les parasols sont toujours de mise, tables, chaises longues sont dressées comme pour accueillir encore le même rush. Comme pour empêcher l’été de s’en aller. Et c’est cette situation de foule des grands jours que fuient justement les derniers estivants d’une saison qui a du mal à s’en aller. Au vu des journées ensoleillées qui priment et appellent encore au farniente. Tout le long de la côte, les amoureux de la Grande Bleue se partagent les derniers instants lumineux du coucher de l’astre courtisé jusqu’à extinction.
Tout prête au repos et à la détente loin du bruit de la foule et des grands afflux. D’autant que le choix est plus large en ce qui concerne les locations dans les hôtels qui ont tout le loisir d’opter pour la meilleure suite, chambre ou appartement. On peut même se faire servir son petit déjeuner dans la chambre. Et loin de la bousculade aussi, les longues attentes au restaurant sont parties avec le monde qui s’est poussé du coude pour se trouver une table et se faire servir dans les temps.
A cette époque de l’année, même les orages qui alternent avec les éclaircies, faisant jouer à cache-cache les nuages avec le soleil, mettent de bonne humeur les vacanciers qui profitent de ces caprices de dame nature en allant se promener sur les berges, en improvisant un footing, une virée en ville, à la découverte de ses curiosités… Il en est même qui bouquinent dans la pénombre de la chambre, fenêtre ouverte face à la mer… Athmane et Farah ont choisi un lieu huppé de la Corniche oranaise. Ils ne sont pas mécontents de leur choix même chèrement payé. Relativement par rapport à la haute saison. Ils sont mariés depuis peu et ils profitent de la moitié de leur congé annuel en bord de mer avant de rallier pendant l’autre moitié la montagne où les parents habitent du côté de Bouira.
Ce couple d’Algérois voulaient opter pour la Tunisie mais ils se sont ravisés après les derniers événements survenus dans ce pays. Pourtant, de nombreux Algériens dont des amis à eux ont tenté le coup et en sont revenus satisfaits. Un séjour en bonne et due forme et, pour plus de la moitié, moins cher qu’en Algérie. Il est vrai que les hôteliers ont profité de cette courte aubaine de l’afflux des estivants pour renflouer leurs caisses. Pas moins de 100.000 dinars pour une huitaine en demi-pension ou même sans pension, l’hygiène en moins et la qualité du service qui laisse à désirer.
Le leitmotiv de ces propriétaires de structures hôtelières, le temps a manqué avec l’arrivée du mois de Ramadhan, pourtant la meilleure période pour désinfecter, dératiser et nettoyer… C’est le reproche fait par ces aoûtiens venus dans la précipitation s’assurer un séjour tant bien que mal, mal surtout au vu des prestations présentées. Et ceux qui séjournent ces jours-ci en hôtels et complexes touristiques, ont un meilleur accueil qu’en haute saison. Ils ont pour eux la plage, le restaurant, le service des chambres, le room service… d’autant qu’ils profitent pleinement des douces températures de l’eau dans laquelle ils se baignent à satiété.
Ne manque à leur béatitude automnale que les animations des soirées, plutôt fraîches et silencieuses. Mais qu’à cela ne tienne, il y a toujours la télé pour meubler ces nocturnes ou encore un bon livre jeté dans la valise au dernier moment. C’est qu’on s’y fait à cette absence de politique touristique, à ce manquement dans les prestations les plus anodines d’une infrastructure hôtelière digne de ce nom.
Rarement en réponse à la réclame qui en fait les louanges à l’approche de la saison estivale. Ces jours-ci, les derniers des vacanciers tiennent encore à humer l’ultime relent d’un repos bien mérité pour reprendre de plain-pied dans le quotidien du travail mais la tête pleine d’images… Demain est un autre été, non une autre arrière-saison
Saliha Aouès