Sentiment mitigé du RCD sur le dénouement des élections en Tunisie.

Sentiment mitigé du RCD sur le dénouement des élections en Tunisie.
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Alors que les résultats définitifs du vote en Tunisie on été proclamés, vendredi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rendu public un communiqué dans lequel il s’est exprimé sur ce scrutin. Un scrutin dont il soulignera à la fois la régularité, la qualité de la participation, en se basant sur la réaction la communauté internationale.

Sur le plan de la forme, le parti de Said Sadi a considéré que cette consultation est une  » avancée démocratique dans son organisation et son expression  » Le parti, soulignant au passage l’impact que  » chaque changement survenant dans un de nos pays provoque des répercussions immédiates sur ses voisins  » pour des raisons qualifiées de  » politiques et géostratégiques « .



Le RCD s’en prend à la position des autorités algériennes qui misaient sur un chaos généré par ses révolutions pour se présenter comme une sorte de modèle de stabilité dans la région du M Maghreb.  » C’est avec un cynisme non dissimilé que les relais du système se sont saisis de la victoire du parti islamiste En-Nahdha pour essayer de relancer la rengaine dictatoriale qui veut que seul l’autoritarisme permet d’assurer la stabilité d’un pays ou d’une région « , dit le communiqué à ce propos.

Le RCD, visiblement douché par le dénouement du scénario tunisien, qui a accouché d’une victoire islamiste , tente d’expliquer ce qui s’est passé dans ce pays en faisant aussi une projection sur ce qui risque de se reproduire en Libye, à la lumière des déclarations du chef du CNT et de ce qui risque d’arriver aussi au Maroc, qui s’apprête à organiser des élections législatives ce mois de novembre.

 » Le régime tunisien a sévi depuis 1956 avec un despotisme sans limite. Mais, à l’inverse de son homologue algérien, il a veillé à préserver le système éducatif et le statut personnel des marchandages politiciens. Cet investissement, couplé à la surveillance internationale massive et qualifiée, a payé et se trouve à l’origine du civisme qui a fait, qu’en dépit des fraudes précédentes, neuf citoyens sur dix se sont acquittés de leur devoir électoral « , note le communiqué du RCD, s’agissant du taux de participation. En fait, il s’agit de neuf citoyens sur dix mais, et la différence est de taille, d’inscrits.

Admettant malgré lui la victoire d’Ennahda, le RCD trouve tout de même de bonnes raisons de ne pas jeter le manche après la cognée en soulignant que  » les islamistes ne pourront pas disposer de plus du tiers des sièges à l‘assemblée constituante « . Dans les propos de Ghanouchi, qui multiplie les signes positifs en direction de la communauté internationale , des milieux d’affaires , des pays pourvoyeurs de tourisme, le RCD voit un nautre signe positif .

 » Mieux, sentant la précarité de leur succès – que d’aucuns assimilent à un hold-up électoral – les responsables du parti vainqueur ne cessent de jurer qu’ils ne remettront pas en cause le statut de la femme et qu’ils n’attenteront pas aux libertés publiques « . Pour autant, le parti de Said Sadi ,affirme ne pas être  » dupe  » de ces déclarations patelines de Ghanouchi.  » Mais il est capital qu’un mouvement intégriste sortant vainqueur des urnes se sente obligé de donner des gages de bonne conduite à une société qu’il sait rétive et vigilante « , se console le RCD.

Les choses en Libye ne sont pas  » totalement compromises « , persiste à croire le RCD pour qui Mustapha Abdeljalil annonçant l’instauration de la Chariaâ, n’engageait que sa propre personne. Tout en se rendant à cette évidence que les islamistes sont désormais au pouvoir en Tunisie et potentiellement en Libye et au Maroc et en Egypte, le parti de Said Sadi trouverait pour le moins outrecuidant que  » le régime algérien se saisisse de ces secousses jusqu’à se présenter comme l’ultime rempart contre l’intégrisme, lui qui en fut le précurseur dans la région « .

 » Si laborieuses que soient les mutations à venir, les Tunisiens ont raison de se réjouir de l’élection du 23 Octobre. Néanmoins, ils savent qu’ils doivent être en alerte permanente pour protéger un pacte sociétal dont l’écrasante majorité des citoyens, au premier rang desquelles les femmes tunisiennes, connait la valeur « , estime le RCD qui fait de nouveau un parallèle avec la situation algérienne, en notant cependant que ces parallèles n’ont pas les mêmes tropismes.

 » En octobre 2011 la Tunisie entame, avec les risques inhérents à toute révolution, une période qui autorise tous les espoirs. Au même moment l’Algérie, prenant le chemin inverse, s’enferme dans une régression où il n’y a pas besoin de partis se revendiquant officiellement de l’intégrisme pour voir la théocratie ronger l’Etat  » fait valoir le RCD qui reproche au pouvoir Algérien de faire aux Algériens et à la communauté internationale  » le chantage à l’islamisme « .