Sensibilisation contre le moustique tigre à Tizi Ouzou

Sensibilisation contre le moustique tigre à Tizi Ouzou

Connu pour être un vecteur potentiel de 22 virus dont les redoutables zika, la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune, le Aedes Albopictus, que l’on appelle communément le moustique tigre, est présent en Algérie depuis l’année 2010, affirment les spécialistes conviés, hier, à une journée de sensibilisation organisée par l’association Arc-en-ciel, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. “Le moustique tigre, qui est présent aujourd’hui dans 100 pays, répartis sur les 5 continents, et qui a fait des ravages dans certains d’entre eux, a été découvert pour la première fois, d’une manière accidentelle, en 2010 dans la région de Larbâa Nath Irathen, puis au village Mezguène, dans la région d’Illoula Oumalou, puis encore dans la wilaya d’Oran en 2015 et à Alger en 2016. Ces cas ont été confirmés par le service entomologie de l’institut Pasteur”, a expliqué Idir Oulamara, biologiste à la direction de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour ce biologiste, la présence de ce moustique n’appelle, toutefois, pas à tirer une alerte sanitaire mais, par contre, à accroître les efforts de sensibilisation et de prévention, car, a-t-il souligné, si jamais des cas de zika, de dengue ou de chikungunya viendraient à être enregistrés, une véritable explosion de ces virus pourra s’en suivre à cause, dit-il, de ce moustique vecteur qui se reproduit à une grande vitesse. “Tant qu’il n’y a pas d’épidémie, ce moustique ne constitue pas un gros risque, si ce n’est les gros boutons rouges qu’il provoque en cas de piqûre, mais ce qui est à redouter c’est qu’en cas d’épidémie de zika, de dengue ou de chikungunya, la propagation risque d’être spectaculaire, et, en plus, il n’existe aucun traitement spécifique contre ces virus et le zika ne fait même pas encore partie des virus à déclaration obligatoire en Algérie. C’est pour cela que ça fait peur”, a prévenu, pour sa part, le médecin tropicaliste et entomologiste, Hammou Mohammed tout en précisant que ce moustique que l’on peut reconnaître à ses rayures blanches sur le dos ne fait pas partie des 54 variantes de moustiques existant en Algérie mais qu’il est nouvellement arrivé d’Europe.

Concernant les caractéristiques de ce moustique tigre, Hammou Mohammed a expliqué que la femelle est la seule qui pique car elle a besoin de sang pour pondre ses œufs. Il pique durant la journée, et lorsqu’il pique une personne déjà atteinte d’un des virus cités, la personne qu’elle pique par la suite, a expliqué le même médecin, a une période d’incubation de 4 à 7 jours. Passée cette période, la personne commence à présenter les mêmes symptômes que la grippe et dans le cas de zika, un fœtus dans le ventre de sa mère est touché sur le plan neurologique. S’agissant de la lutte contre ce moustique, le médecin a expliqué qu’il est le seul moustique, dont les œufs peuvent résister 2 à 3 ans à sec, et elles éclatent en larves dès leur contact avec l’eau. “Il peut donc se faire un gîte et se reproduire partout où se trouve une infime quantité d’eau : un pneu, une bouteille en plastique, un pot, une boîte de conserve… que n’importe quel citoyen peut nettoyer. C’est pour cela que la propreté de l’environnement ainsi que la coopération citoyenne sont des éléments essentiels pour réussir la lutte contre ce moustique et par conséquent la lutte antivectorielle”, a-t-il expliqué.

Samir LESLOUS