Sénatoriales…Boumerdès en effervescence pour un poste de sénateur

Sénatoriales…Boumerdès en effervescence pour un poste de sénateur

Aucun constitutionnaliste ne disconviendra sur le fait que la wilaya de Boumerdès a été lésée d’une mandature au Sénat de plus d’une année par les hautes autorités du pays en charge de convoquer le collectif des grands électeurs afin d’élire l’un d’eux à la suite du décès, en novembre 2017, du sénateur Abdelkrim Slimani dit Djamel, élu sur la liste du RND.

Boualem Dramchini, président du bureau de la wilaya du RND, nous a affirmé qu’il avait introduit une demande dans ce sens auprès de l’autorité concernée. C’est son droit au même titre des autres partis politiques qui ont des candidats possibles dans cette région. Le Conseil constitutionnel a rejeté cette demande, précise Dramchini.

Pourtant, cette obligation de convoquer le collège électoral de cette wilaya est clairement énoncée par la loi organique 16/10 relative au régime électoral qui dit dans son article 132 : «En cas de vacance du siège d’un membre élu du Conseil de la Nation pour cause de décès, de désignation dans la fonction de membre du gouvernement ou de membre du Conseil constitutionnel, de démission, d’exclusion, de déchéance du mandat électif ou tout autre empêchement légal, il est procédé à des élections partielles pour son remplacement, sous réserve des dispositions de la Constitution.» Et dans son article 133 : «Le mandat du nouveau membre du Conseil de la Nation expire à la date d’expiration du mandat du membre remplacé.»

Les autorités en charge de la gestion des affaires de l’Etat ont pour obligation d’appliquer la loi et non pas de l’interpréter d’autant plus que dans ce cas, elle est limpide.

Qu’en est-il des candidatures pour le scrutin de décembre prochain en vue de conquérir justement le poste laissé vacant par le décès de Slimani et qui choisiront les 542 élus aux APC et les 43 membres de l’APW pour devenir sénateurs ? Première constatation, l’Alliance présidentielle formée par le FLN, le RND, le MPA et le TAJ n’a aucun impact sur la base des quatre partis qui la composent. «Chacun pour soi et Dieu pour tous.» C’est leur leitmotiv. Le FLN (126 élus réels et 13 nouvelles adhésions) a tranché en faveur de la candidature de Sadek Sabaoui par le biais d’une primaire. Le RND (122 élus) a décidé, par consensus, d’envoyer Farid Gherbi aux joutes électorales.

Pour des raisons de respect de l’éthique politique et sa ligne politique, le RCD (20 élus) présentera Redouane Akkouche «juste pour avoir 20 voix et plus». C’est le 24 de ce mois que les élus du FFS (46 élus) choisiront leur candidat. Le MPA avec ses 59 élus estime pouvoir damer le pion aux partis traditionnels en présentant Karim Moussaoui.

La candidature, annoncée mais non encore confirmée, du P/APC de Si Mustapha, élu sur la liste de TAJ, laisse, quant à elle, perplexe plus d’un. «On ne voit pas, en effet, comment un parti qui ne dispose que de 7 voix dans toute la wilaya va gagner un scrutin où il faut se mesurer aux partis politiques structurés, expérimentés et disposant d’un nombre de voix ensuite engranger entre 180 et 200 bulletins favorables pour espérer sortir vainqueur devant des organisations politiques bien plus rodées. A moins que… », nous soufflera, soupçonneux, un haut responsable politique régional.

Nulle information, par ailleurs, de l’ANR (67 voix), PLJ (39 voix ) Front El- Moustakbel (36 voix) et le MSP (12 voix). Les 7 partis (PT 9 voix, PJ 6 voix, FNA 4 voix, UND 4 voix, Nahda/Binaa 6, Islah 3 voix, PRA 2 voix) ou leurs représentants populaires ainsi que les 17 indépendants sont en hibernation attendant probablement le mercato hivernal pour négocier fermement leur soutien électoral.

Abachi L.