Un groupe de sénateurs républicains et démocrates américains a présenté lundi un projet de réforme visant à régulariser les 11 millions d’immigrés clandestins aux Etats-Unis et à leur attribuer progressivement la nationalité américaine.
Ce projet a été présenté par des élus des deux camps alors que le président Barack Obama prononcera mardi à Las Vegas un discours majeur consacré à l’immigration.
En somme, le texte de ces parlementaires stipule que les sans-papiers pourraient demander la ’’green card’’ qui est le permis de séjour et de travail permanent comme première étape vers la naturalisation.
Pour bénéficier de cette mesure, ils devraient avoir un casier judiciaire vierge, apprendre l’anglais et prouver qu’ils ont travaillé. En parallèle, il est également prévu un renforcement des frontières et un contrôle plus strict des étrangers aux Etats-Unis pour s’assurer qu’ils quittent le territoire à l’expiration de leur visa.

Longtemps opposés à une régularisation de la situation des sans-papiers, les républicains ont dû s’y résoudre et infléchir leur position suite aux dernières élections présidentielles qui ont montré le poids incontournable des électeurs hispaniques qui avaient voté en masse pour Barack Obama. Selon les chiffres, 71% du vote latino ont opté pour Obama aux élections de novembre 2012 contre 67% en 2008.
D’ailleurs, l’un des membres républicains du groupe bipartite, John McCain, ex.candidat présidentiel en 2008, a admis que ce nouveau plan était une conséquence de la dernière élection présidentielle.
Il a même affirmé que les dirigeants et les stratèges de son parti étaient convaincus de la nécessité de se mettre d’accord pour une réforme des lois de l’immigration pour renforcer l’image du parti auprès des électeurs hispaniques. « Comme je l’ai déjà dit, les élections, les élections », a déclaré M. McCain au Capitole, aux côtés de sept de ses collègues, lors d’une conférence de presse durant laquelle l’un des sénateurs est allé jusqu’à s’exprimer en espagnol.
« Le Parti républicain a perdu le soutien de nos citoyens hispaniques’’, a-t-il fait valoir, ajoutant qu’il n’était pas possible pour les Etats-Unis de continuer à vivre avec 11 millions de personnes ’’qui demeurent dans l’ombre’’. Une question qui doit être résolue ’’de façon bipartisane’’, a encore soutenu M. McCain. Cependant, le vote à venir de ce projet de loi ne passera pas comme une lettre à la poste bien qu’il soit le fruit d’un accord des deux partis politiques. Peu de temps après la conférence de presse de ce groupe, certains sénateurs républicains ont critiqué la proposition.
A ce sujet, ils ont argué que la loi de l’immigration de 1986 avait régularisé la situation de millions d’immigrés illégaux mais l’engagement d’un contrôle sévère des frontières qu’elle avait prévu n’a pas été suffisamment respecté. « C’était la promesse qui a été faite en 1986 lorsque le projet de loi était passé, mais la promesse n’a pas été tenue’’, ont-ils déclaré.
Dans sa réaction à ce projet de texte, la Maison-Blanche a salué l’effort des parlementaires en décrivant le plan de ce groupe bipartisan comme ’’un grand accord’’, tout en rappelant que Barack Obama souhaitait une réforme significative.