Semaine Coréenne sur Algerie360.com : Pourquoi deux Corées ?

Semaine Coréenne sur Algerie360.com : Pourquoi deux Corées ?

Lors du Press Tour organisé par LG Electronics en Corée du Sud, Algerie360.com a eu la chance de partir à la découverte du pays au matin calme. Arts culinaires, Histoire et TIC, voici ce qui rythmera notre escale coréenne.

Deuxième étape, le musée national de l’Histoire contemporaine coréenne.

Tout d’abord, un peu d’Histoire : Pourquoi deux Corées ?

Pour ne prendre que la période contemporaine : après avoir été un empire de 1897 à 1910 – l’Empire de Tachan – la péninsule coréenne sous influence japonaise est l’objet de convoitise de la part de la Russie qui possède aussi des ambitions territoriales sur la Mandchourie. Après la guerre russo-japonaise dont le Japon sort vainqueur, il étend sa domination sur la Corée par le biais d’un protectorat mal accepté par la population. En guise de représailles après l’assassinat de son représentant, le Japon annexe le pays et dépose son empereur. La Corée devient alors la province japonaise de Chosun .

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale qui voit la reddition du Japon le 15 août 1945, la Corée est divisée à hauteur du 38ème parallèle en deux zones d’importance à peu près égales. Au nord, l’Union soviétique favorise un régime communiste dont l’homme fort est le secrétaire du Parti du Travail et ancien résistant à l’occupation japonaise, Kim Il-sung , tandis que le sud soutenu par les Etats-Unis est dirigé avec une poigne semblable par un vieux leader nationaliste, vigoureusement anticommuniste, Syngman Rhee .

Le 38ème parallèle séparant les deux Corées

Reconstitution du 38ème parallèle au Musée de l’Histoire Contemporaine de Séoul

La Corée ainsi divisée constitue l’un des premiers épisodes de la Guerre froide. Staline pratique une politique d’extension du communisme dans les pays « libérés » par l’Union soviétique en se gardant bien d’y laisser s’organiser des élections libres conformément aux accords de Yalta tandis qu’inversement Truman adopte la doctrine du Containment (l’endiguement) visant à stopper ou « figer » cette même extension mais ni l’un, ni l’autre, ni la Chine même qui redoute une déstabilisation de la région n’avalisent ouvertement l’idée d’un affrontement en Corée. Quant aux deux Corées, elles ne rêvent, chacune à leur façon, que de réunification.

Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne franchit massivement le 38ème parallèle. Deux jours plus tard, les Etats-Unis profitant de l’absence à l’ONU de l’URSS (qui dispose d’un droit de véto) fait voter une résolution contre la Corée du Nord. Les forces navales américaines largement positionnées au Japon font route vers la Corée tandis que 16 pays constituent une force d’intervention. C’est le général MacArthur qui dirigera la coalition onusienne. On ne parlera bientôt plus de guerre froide mais d’une guerre ouverte voire même d’une Troisième guerre mondiale lorsque MacArthur évoque des bombardements massifs sur la Mandchourie et même le recours à l’arme nucléaire, ce qui lui vaudra son limogeage par Truman. Deux événements de 1953 : la mort de Staline et Dwight Eisenhower, succédant à Truman à la Maison Blanche vont sans doute permettre un apaisement des tensions internationales bénéfique au règlement d’un conflit particulièrement meurtrier. La guerre de Corée a duré trois ans entrainant trois millions de morts mais au bout du compte elle se solde par un statu quo ante bellum. L’armistice est signé le 27 juillet 1953 à Panmunjom , sur le 38ème parallèle – là où tout a commencé -. Il reste en vigueur 66 ans plus tard.

Présentation du musée national de l’Histoire contemporaine coréenne

Le Musée national de l’histoire contemporaine coréenne a ouvert ses portes fin 2012 en plein centre-ville de Séoul, aux abords de la place Gwanghwamun et de l’ambassade des États-Unis. Le bâtiment qu’il occupe, vieux de plus de cinquante ans, a été entièrement rénové pour accueillir des expositions dédiées à l’histoire récente du pays. Il en retrace l’évolution, depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours, en passant par la période coloniale japonaise et la guerre de Corée.

Le musée est composé de quatre halls d’exposition, correspondant chacun à une période différente, d’un espace pour les enfants et d’une terrasse sur le toit. Politique, colonisation japonaise, guerre, vie quotidienne des Coréens, développement économique et place de la Corée du Sud dans le monde, tels sont les thèmes abordés par cet établissement plutôt méconnu des touristes.

Sources :

Sous le ciel de Corée

France Culture