Semaine africaine à l’Unesco : Le couscous proposé sur la liste du patrimoine immatériel

Semaine africaine à l’Unesco : Le couscous proposé sur la liste du patrimoine immatériel

La semaine africaine à l’Unesco a été inaugurée hier au siège de l’organisation en présence du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, et de nombreuses personnalités représentant le continent.  Le ministre a affirmé que le patrimoine culturel, un bien de l’humanité, «est le résultat et la source du vivre-ensemble». «Le patrimoine culturel est le bien de l’humanité qui se donne le plus à voir, à la fois, comme le résultat et la source du vivre-ensemble», a-t-il soutenu. Il a rappelé à cet effet la célébration dans le monde, la semaine passée, de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, une initiative algérienne adoptée en décembre dernier par l’Onu. «Cette notion, ce concept, cette philosophie, cette vision est de nature, dans le tumulte de la planète, à proposer à l’humanité un horizon, une route, une voie à même de permettre l’émergence d’un monde appartenant à tous les ressemblants et à tous les différents», a-t-il affirmé, indiquant qu’en Algérie, «le vivre-ensemble se célèbre toujours et invariablement par le fait de consommer ensemble et au cœur de ce fait de la civilisation se tient un repas», notamment le couscous. Dans ce cadre, le ministre a fait savoir que l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye se sont réunis à Alger, il y a quelques jours, et se sont accordés pour proposer le couscous à l’inscription par l’Unesco comme le «produit de savoirs et de savoir-faire millénaires et la source de valeurs et de pratiques en faveur du vivre-ensemble dans la paix», faisant observer que l’Algérie a également offert en partage nombre de ses patrimoines en les inscrivant sur les différentes listes de la Convention de l’Unesco, relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée le 17 octobre 2003. La Convention est entrée en vigueur en 2006 à la suite de sa ratification par 30 Etats parties et fait suite au programme de la «Proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité». En 2015, 163 Etats ont ratifié la Convention, rappelle-t-on. Le ministre de la Culture a indiqué dans ce sens que l’Algérie à lancé «très tôt» un programme d’identification et d’établissement d’inventaires en promulguant un décret, dès l’année 2005, instituant la Banque nationale de données du patrimoine culturel immatériel. Il a affirmé que cette convention «se préoccupe de nos héritages les plus précieux, les plus fragiles, les plus immatériels». Il a rappelé dans ce contexte la création à Alger d’un centre de catégorie 2 dédié à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, dont l’accord de création a été signé en février 2004 entre le gouvernement algérien et l’Unesco et ratifié par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en décembre 2015. Il a cité à cet effet plusieurs actions menées dans le cadre de la mise en marche du Centre d’Alger, dont notamment l’affectation d’un siège, l’octroi d’un budget de démarrage, le recrutement, le programme d’action pour 2018 et la tenue prochaine de la première session du conseil d’administration. Le ministre a annoncé que l’Algérie organisera une grande exposition de tous les éléments du continent inscrits sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

L’Algérie est l’invitée d’honneur

La semaine africaine a été initiée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’Afrique, le 25 mai qui célèbre la commémoration de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie. La manifestation, à travers différentes activités et festivités, met en valeur, selon les organisateurs, la richesse du patrimoine et de la diversité culturelle africaine et prône le rapprochement entre les peuples. Le programme de cet événement, au cours duquel l’Algérie est l’invitée d’honneur, propose des expositions, des conférences, des projections de films et une dégustation de la gastronomie africaine. Les visiteurs assisteront également à une présentation du Bassin du Congo par les artistes-peintres, dont Alice Durand du Rwanda, Vanessa Grace Agnagna et la styliste Motsé Akanati du Congo-Brazzaville dont les créations donneront lieu à un défilé de mode. L’inauguration a été agrémentée par la musique malienne du chanteur Baba Sako et une troupe de la zorna algérienne. Le président du comité d’organisation de la semaine, le représentant permanent de l’Egypte à l’Unesco, Ehab Badawy, a souligné, dans son intervention, la diversité et la richesse culturelle de l’Afrique, précisant que ce genre d’événement phare à l’Unesco devra sensibiliser les autres groupes sur la diversité africaine, berceau de l’humanité. Il a relevé, dans ce contexte, que le nombre de dossiers présentés à l’Unesco pour l’inscription dans la liste du patrimoine culturel immatériel mondial ne reflètent pas la richesse et la diversité de la culture africaine, appelant les pays africains à plus de dossiers pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.