Les informations évoquant le départ du patron de Sonatrach ne sont que l’œuvre des responsables centraux inquiétés par les nouvelles décisions de gestion prises à leur encontre. C’est ce qu’a tenu à nous expliquer hier une source bien informée proche de Sonatrach.
En effet, notre source est formelle : « L’actuel PDG a des capacités pouvant mettre un terme aux agissements de certains cadres dirigeants tentés d’outrepasser leurs prérogatives. Il a réussi en quelques mois à s’imposer et à barrer la route devant les opportunistes. Les adversaires de Cherouati veulent le déstabiliser en distillant de fausses informations, notamment celles de son différend avec le ministre de l’Energie et des Mines ou de sa démission.
Mais le patron de Sonatrach est redoutable et est capable de faire face à ces manœuvres. Il sait très bien qu’il est à la tête de l’une des plus grandes compagnies mondiales (la 12e)», a tenu à faire savoir notre source, persuadée que les cadres dirigeants vont devoir se soumettre au règlement intérieur de l’entreprise au risque d’être sanctionnés ou carrément remerciés.
Diplomé de la prestigieuse Ecole polytechnique d’Alger, Cherouati est un enfant de Sonatrach. Il a débuté sa carrière en 1973 au sein de la division engineering. Il connaît bien la compagnie et ses «clivages».
Il a occupé plusieurs postes dans le secteur de l’énergie et des mines lui donnant l’expérience et la connaissance suffisante, selon notre source, pour appréhender les tentatives de malversations pouvant émaner de ses proches collaborateurs. «Les informations publiées par la presse sur son départ prouvent qu’il a réussi à s’imposer et à barrer la route aux opportunistes».
Les critiques émises à son encontre par certains cadres de l’entreprise, notamment de «gestionnaire autoritaire», prouvent selon notre source qu’«il a frappé fort» et «veut imprimer une autre démarche à cette compagnie». «Il ne sera comptable que devant le président de la République. Point final», a tenu à préciser notre source, ajoutant «qu’il n’a pas à recevoir d’ordre ou d’injonction en dehors de la volonté présidentielle».
Selon certains titres de la presse nationale, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a demandé, il y a quelques semaines, au président de la République Abdelaziz Bouteflika de mettre fin à la mission de Nordine Cherouati à la tête de Sonatrach. Le différend est apparu, selon les mêmes sources, lors de la dernière réunion de l’OPEP à Vienne, les 7 et 8 juin.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait pris part aux travaux de cette réunion sans la présence de Nordine Cherouati, alors que traditionnellement, le PDG de Sonatrach devait accompagner la délégation officielle. Pour certains observateurs, l’absence du PDG de Sonatrach à Vienne est bien le signe que rien ne va plus entre les deux hommes.
A ce sujet, notre source réfute ces informations en les qualifiant de «diversion et de pure spéculation visant à détruire moralement et psychologiquement le PDG de Sonatrach, car il a entamé plusieurs projets visant à donner une autre place au groupe pétrolier dont l’image a été entachée par les malversations et les corruptions de l’ancien staff de dirigeants».
L’entrée de Sonatrach dans le capital de la compagnie espagnole Gas Natural Fenosa est la meilleure réponse aux détracteurs de Cherouati, a estimé notre source.
Par Farouk B.