Selon une étude publiée lundi par l’INSEE en France: Plus de 6 000 mariages franco-algériens en 2015

Selon une étude publiée lundi par l’INSEE en France: Plus de 6 000 mariages franco-algériens en 2015

Au total, 80 100 Français ont épousé un conjoint étranger en 2015, soit plus d’un Français sur quatre. Ce chiffre rassemble 33 800 mariages mixtes célébrés en France et 46 300 autres mariages mixtes scellés à l’étranger.

Les mariages mixtes impliquant la nationalité algérienne ont enregistré, en 2015, un pic important, à tel point que l’Institut national de la statistique et des études économiques français (Insee) a mis en avant ce phénomène en vogue dans une étude publiée, lundi dernier, sur son site web. En effet, pas moins de 12 500 mariages mixtes ont été célébrés en France et ont uni une personne de nationalité française à un conjoint d’une nationalité du Maghreb, soit un taux de 27% des mariages mixtes enregistrés dans l’état civil de l’Hexagone.

Liant ces mariages mixtes aux flux migratoires des années 1960-1970, l’Insee a indiqué que “l’immigration algérienne a progressé après-guerre (1962, ndlr), alors que celle provenant du Maroc a débuté un peu plus tard, dans les années 1970. Dans les années 1980, l’éventail des origines s’est ouvert aux autres pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe”. Ces mariages ont vite augmenté dès la fin des années 1980. L’étude relève qu’en 1987, plus de 5 700 mariages mixtes concernaient une personne de nationalité algérienne, tunisienne ou marocaine, soit 27% des mariages mixtes célébrés. En 1991, le nombre avait plus que doublé, pour atteindre 12 900 mariages, soit 39% des mariages mixtes de l’année.

Il s’est réduit par la suite avant de connaître une nouvelle hausse pour atteindre 20 900 mariages en 2003, soit 44% des mariages mixtes de l’année célébrés en France. Les mariages mixtes franco-algériens se taillent la part du lion avec plus de 6 000 unions.

Selon les graphiques de l’Insee, ces mariages ont commencé à être quantifiés à partir de 1977 avec 2 000 unions franco-algériennes. Ce chiffre connaîtra une hausse sensible pour atteindre les 4 500 unions au milieu des années 1980 pour se stabiliser à 5 000 unions vers la fin de 1989.

Alors que l’Algérie venait d’entamer une décennie sanglante, les mariages mixtes reprennent de plus belle pour atteindre plus de 5 000 unions. Mais très vite, ils baissent à près de 4 000 unions entre 1997 et 2001. La courbe ascendante reprendra entre 2002 et 2005 avec près de 10 000 mariages mixtes, pour, encore une fois, baisser à 5 000 mariages en 2013 et en 2014. Alors que la France enregistrait un flux migratoire important, avec autant de réfugiés et de demandeurs d’asile politique, les mariages franco-algériens reprennent pour atteindre, en 2015, plus de 6 000 unions, soit 1 000 mariages mixtes de plus en moins d’une année.

Les unions entre Algériens et Français en 2015 devancent les unions entre les Tunisiens et Français (3 000), entre Marocains et Français (4 000) et entre ressortissants du reste de l’Afrique et français (moins de 5 000). Pourtant, précise l’Insee, “le nombre de mariages impliquant une personne de nationalité autre que maghrébine a connu à peu près les mêmes fluctuations. Ces évolutions traduisent en partie celles des flux migratoires”.

Aussi, analyse cet institut, “au-delà de l’importance des flux migratoires et de leur ancienneté, la répartition des mariages mixtes par nationalité dépend également de l’état matrimonial légal (marié ou célibataire) et de l’âge à l’arrivée sur le territoire (les plus jeunes sont plus souvent célibataires en arrivant en France), autant de facteurs qui interviennent dans la formation d’un couple mixte”.

Selon la même étude, au total, 80 100 Français ont épousé un conjoint étranger en 2015, soit plus d’un Français sur quatre. Aussi, précise l’Insee, ce chiffre rassemble les 33 800 mariages mixtes célébrés en France et les 46 300 mariages mixtes scellés à l’étranger et transcrits à l’état civil français.