A quelques jours du mois de Ramadan, l’UGCAA annonce, qu’en raison de la très forte demande qui va s’exprimer sur certains produits, une hausse des prix, estimée à 20%, est attendue pendant la semaine prochaine et la première semaine du mois sacré.
Le mois de Ramadan est, inévitablement, depuis quelques années, synonyme de flambée des prix des fruits, des légumes, des viandes et de certains produits d’épicerie, fortement consommés en cette période. Le même scénario est annoncé cette année par l’Union générale des commerçants et artisans algériens qui impute la hausse des prix à la forte demande des consommateurs qui stockent les produits en prévision du mois sacré. Selon M. Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA, l’offre en fruits et légumes est importante et tous les produits sont disponibles alors que la demande connaîtra une perturbation conséquente. Il annoncera, de ce fait, une hausse de 20% sur les prix des fruits et légumes en général et aussi de certains produits d’épicerie, particulièrement prisés en cette période particulière de l’année. «La stabilité reprendra à partir de la deuxième semaine du mois de Ramadan.» La flambée des prix est selon le porte-parole de l’UGCAA, aussi à imputer au manque de marchés de proximité et de commerces de détail pour les fruits et légumes. «Les autorités n’arrivent pas à comprendre ce problème et à le régler. Pourtant, en raison du manque d’infrastructures, nous constatons souvent une marge des prix entre le gros et le détail atteignant les 100%.» M. Boulenouar expliquera, à cet effet, qu’il existe sur le territoire national 43 marchés de gros, 700 marchés de détail pour 1 541 communes. «La majorité des communes sont donc sans marchés de proximité », commentera notre interlocuteur. Il soulèvera aussi la problématique des coupures d’électricité qui risquent de pousser les commerçants à éviter de stocker des quantités importantes de denrées périssables. Selon M. Boulenouar, cette situation pourra pousser à une tension sur certains produits et donc à une sensible augmentation des prix. L’arrivée du mois de Ramadan, dira aussi M. Boulenouar, sera propice a une avancée du secteur informel qui atteindra les 30%. «Ceci sans que cela ne provoque la réaction des collectivités dont les responsables se disent occupés par les opérations de solidarité pendant le mois du Ramadan et les prochaines élections», dira M. Boulenouar. L’UGCAA annonce aussi que les Algériens consommeront 1 milliard 200 millions de baguettes de pain le mois prochain. Ils consommeront aussi l’équivalent de 65 milliards de dinars de viandes et 4,5 milliards de dinars d’œufs. Le lait sera aussi fortement demandé puisque les Algériens, selon les prévisions de l’UGCAA, achèteront plus de 120 millions de litres de lait. En raison des achats importants lors du mois sacré, la taux de gaspillage est aussi estimé à plus de 5%. Concernant les appels des associations de consommateurs à boycotter les viandes, le porte-parole de l’UGCAA dira que l’Union adhère à cette décision d’autant que les commerçants sont eux-mêmes des consommateurs. «L’action n’aura pas cependant un impact important puisque la hausse du prix des viandes n’est pas liée aux bouchers mais plutôt à la production dérisoire», dira M. Boulenouar, notant de ce fait qu’il existe sur le territoire national 20 millions de têtes d’ovins et que si la production est de 600 000 tonnes de viandes rouges par an, les besoins sont estimés à 1 million de tonnes par an, ce qui représente un déficit de 40%.
F.-Z. B.