Selon un responsable de la Sonatrach : La production d’hydrocarbures pas impactée par la grève

Selon un responsable de la Sonatrach : La production d’hydrocarbures pas impactée par la grève

Aghilas Sadi

Le mouvement de protestation qui a touché quelques bases pétrolières et gazières à Hassi R’mel et Hassi Massoud, ces derniers jours, n’a pas eu d’impact sur la production d’hydrocarbures. C’est ce qu’a déclaré à l’agence de presse Reuters le chef du département communication de Sonatrach, Mounir Sakhri.

Ce dernier a précisé que «la production à Hassi Messaoud et de Hassi Rmel continue de fonctionner normalement».

Commentant ces actions de protestation qui ont fait du bruit, notamment à l’étranger, Sakhri a tenté de les minimiser. Pour lui, il s’agit de petites actions isolées. Autrement dit, il refuse la thèse d’un mouvement structuré et coordonné entre les employés algériens du secteur des hydrocarbures comme l’ont annoncé certains médias. Ces déclarations rassurantes s’ajoutent à celles du P-DG du groupe, Abdelmoumène Ould Kaddour, qui avait déclaré auparavant que «la grève n’a eu aucun impact sur la production nationale d’hydrocarbures».

Pour éviter la propagation de ce mouvement de protestation, la direction générale de la Sonatrach a adressé, le 12 mars dernier, une note de service aux travailleurs dans laquelle elle les met en garde contre toutes sortes de manifestations ou grèves. Le document qui a fait le tour des réseaux sociaux précise que tout rassemblement ou arrêt de travail «constitue une faute professionnelle», rappelant «que tout rassemblement de quelque nature que ce soit ou arrêt collectif et concerté, de travail, même de courte durée, en infraction des dispositions conventionnelles, réglementaires et légales constitue une faute professionnelle».

Dans une déclaration à Reporters, l’expert en hydrocarbures Tewfik Hasni, a appelé à épargner le secteur des hydrocarbures des mouvements de protestation qui font tache d’huile ces dernières semaines. Il estime que tout arrêt de la production du gaz et du pétrole coûtera cher à Algérie.

Son argument : l’arrêt de la production fera fuir les clients et entraînera une crise économique grave pour le pays. Il préconise aux travailleurs algériens du secteur des hydrocarbures de choisir d’autres moyens que la grève pour faire entendre leur voix et participer à la dynamique politique en cours dans le pays.

Notons que dimanche dernier, des travailleurs des filiales de la Sonatrach dans le champ pétrolier de Hassi R’mel ont organisé une marche dans les rues de la ville éponyme pour apporter leur soutien au mouvement populaire. Ils ont menacé, lors de leur action, de durcir le ton. Ils ont également lancé des appels aux autres chantiers pétroliers dans le pays pour qu’ils leur emboîtent le pas.

Des appels qui ont suscité une grande inquiétude dans les milieux pétroliers. Jusqu’à mardi après-midi, ces appels n’ont pas eu d’échos puisque aucun arrêt de travail ou nouvelle action de protestation dans ce secteur n’a été signalée.

A rappeler également que le terminal pétrolier de Béjaïa a connu, de son côté, des perturbations au cours de la semaine dernière. Des travailleurs au sein de cette infrastructure portuaire ont arrêté le travail dimanche et lundi, en réponse aux appels lancés sur les réseaux pour une grève de cinq jours.