Selon un rapport sur la sécurité alimentaire qui sera rendu public aujourd’hui: «Les Algériens consomment plus de calories qu’avant»

Selon un rapport sur la sécurité alimentaire qui sera rendu public aujourd’hui: «Les Algériens consomment plus de calories qu’avant»

Le rapport sur les rendements des filières sera rendu public aujourd’hui, selon le Pr Fouad Chahat, ancien directeur de l’INRA (Institut national d’agronomie), qui souligne que «le nombre de calories consommées par les Algériens a augmenté de plus d’un tiers».

Malgré les multiples soutiens accordés au secteur de l’agriculture, l’Algérie peine encore à esquisser une politique tendue vers ce bel idéal de la sécurité alimentaire. Les conclusions de ce rapport élaboré avec des chercheurs font état d’une consommation de plus en plus importante selon l’expert qui notera que la majorité de notre consommation provient de l’importation.

Ce rapport a été commandé «dans le but d’évaluer la situation et engager une réflexion sur l’agriculture, les pêches, l’eau, la création des emplois et tout ce qui a relation avec la sécurité alimentaire, selon M. Chahat qui souligne que «les Algériens consomment plus qu’avant et une grande partie de notre consommation provient de l’importation». Il ajoutera que «nous tournons à plus de 6 à 7 millions de tonnes d’importation et l’écart entre l’offre et la demande en matière de production agricole ne sera pas dépassé aisément», selon son avis, au vu d’une croissance annuelle moyenne de 6% et ce, malgré les conditions climatiques défavorables.

A travers un examen a priori de l’importance des produits céréaliers dans la vie quotidienne de la population et le poids de ce secteur dans les dépenses engagées des importations, il en résulte en définitive que la production céréalière a connu une faible croissance comparativement à la consommation qui a fortement augmenté sous l’effet de la croissance démographique et du soutien par l’Etat des prix à la consommation.

Dans son analyse, le Pr Chahat, invité de la rédaction de la Chaîne 3, a indiqué que des efforts extraordinaires ont été faits, des productions ont progressé considérablement comme l’exemple de la filière de la pomme de terre, l’ail, l’oignon, la tomate mais des faiblesses persistent, «l’analyse est toujours la même notamment pour les céréales et ce, malgré les efforts enregistrés pour le blé dur, le blé tendre où on est à des niveaux très bas puisqu’on ne couvre que moins de 20% de la demande nationale». Et d’ajouter : «Des insuffisances sont perçues également pour la matière laitière et en viande, donc, «des progrès, certes importants, très significatifs mais qui restent encore insuffisants par rapport aux besoins du marché», a-t-il précisé.

Abordant la question de l’écart entre l’offre et la demande puisque le secteur agricole ne couvre que 70% de la demande nationale en produits agricoles et comment faire pour booster toutes les filières au même niveau que la pomme de terre, l’expert dira : «Nous n’avons peut-être pas bien mesuré l’écart entre l’offre et la demande et l’impact de la croissance démographique» sans oublier les problèmes d’ordre technique et le principal handicap qui reste l’importation des semences.

L’ancien directeur général de l’INRA considère que l’Algérie a le potentiel nécessaire afin de réduire ses importations de céréales de près de 50%. «Tout le monde s’arrange à dire qu’il faut moderniser l’agriculture pour améliorer la productivité, mais de l’autre côté, rien n’est fait en matière de recherche et de développement pour permettre de meilleurs résultats.» Et à ce propos, il a précisé que «l’utilisation d’une semence de qualité est indispensable si on veut améliorer la production».

Ilhem Tir.