Selon un rapport de la DGSN, 1200 enfants victimes de violences en trois mois

Selon un rapport de la DGSN,  1200 enfants victimes de violences en trois mois

Les enfants, victimes innocentes de la maltraitance de tous bords

En 2014, pas moins de 6151 enfants ont fait l’objet de divers types de maltraitance.

La violence contre les enfants ne s’estompe pas. Selon le rapport de la Dgsn, plus de 1200 enfants ont été victimes de violences multiformes.



En 2014, pas moins de 6151 enfants ont fait l’objet de divers types de maltraitance, dont 3533 physiques, suivies de sévices sexuels (1663), a fait savoir Me Messouadène, chargée du Bureau national de la protection de l’enfance et de la délinquance juvénile. Assurant que la proportion de ce «phénomène est plus importante qu’on ne le croit». Et pour cause, au premier trimestre 2015 vient s’ajouter l’enlèvement de 20 enfants et le décès de six autres, suite à des coups et blessures.

Devant l’ampleur de ce phénomène, l’action menée par l’Unicef, à travers la relance de la campagne de sensibilisation, est confrontée au plus grand obstacle qui demeure: le silence de certains parents, notamment dans les affaires d’agressions sexuelles.

D’autre part, la représentante de la Dgsn insiste sur l’importance de continuer ce combat, surtout que les statistiques dénotent qu’il ne se passe pas un jour sans que ses services ne soient alertés d’un cas de violence contre un enfant aux quatre coins du pays.

Par ailleurs, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a relancé hier, à Alger, la campagne de sensibilisation nationale sur les violences faites aux enfants, en vue d’attirer l’attention sur l’ampleur et la gravité de ce phénomène.

Lancée la première fois en 2013, en partenariat avec divers intervenants, la campagne se décline sous le slogan «Enfance, zéro violence, zéro silence» et implique divers acteurs institutionnels et représentants de la société civile. Il s’agit du Centre d’information et de documentation des droits des femmes et de l’enfant (Ciddef), du réseau Nada de protection des enfants, du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), du réseau Wassila et la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph).

«En relançant cette campagne, il s’agissait de faire en sorte que la violence cesse et qu’elle soit dite lorsqu’elle se produit, car le silence a un coût social dramatique», a indiqué le représentant de l’Unicef en Algérie, Thomas Davin. Tout en relevant le caractère «sociétal» du phénomène et sa dimension «mondiale», il a énuméré les types de violences ciblant l’enfance (domestiques, sexuelles, psychologiques) et celles touchant les enfants porteurs de handicap. «Il s’agit surtout de rendre l’invisible visible en parlant de ce problème», a indiqué, de son côté la présidente du Ciddef, Mme Nadia Ait-Zai, qualifiant cette campagne d’action d’éducation visant à «faire changer les comportements et qui ne doit pas s’arrêter à mi-chemin».

Le président du réseau Nada, Abderrahmane Arrar, s’est félicité, quant à lui, de «l’avancée» enregistrée en matière juridique pour une «meilleure protection» de l’enfance à travers la présentation prochaine au Parlement d’une loi dans ce sens. «Il est, néanmoins, impératif de donner une autre réponse à ce phénomène en mettant en application ce dispositif juridique de manière concrète et en améliorant les conditions de vie et l’environnement familial de l’enfant», a-t-il poursuivi. M.Arrar a rappelé, par ailleurs, la mise en place par son organisation d’un numéro vert (30 33) au profit des enfants violentés, joignable depuis un réseau fixe en attendant qu’il le soit depuis un téléphone mobile.

La représentante du réseau Wassila, Mme Fadhila Chitour, a déploré, quant à elle, le «déficit» enregistré en matière de système de protection de cette catégorie vulnérable de la société, de même que les «lacunes» dans le domaine de la formation des acteurs impliqués dans la prise en charge des enfants maltraités.