Le marché obligataire, bien qu’en croissance durant les années récentes (2004-2008), ne fournit encore qu’un volume modeste de financements.
La grave crise financière internationale n’a pas directement touché le système bancaire et financier algérien, a souligné la Banque d’Algérie dans un rapport sur la stabilité du système bancaire algérien de 2009 à 2011, publié en juin 2013. La Banque d’Algérie explique que le système bancaire algérien est exclusivement tourné vers le financement des besoins de l’économie nationale.
De plus, dans le contexte d’un marché financier national peu développé, le financement des besoins de l’économie nationale est pour une très grande part assuré sous forme de distribution directe de crédits par les banques de la place, et non par recours aux marchés internationaux de capitaux. Ainsi, à fin 2011, le financement intérieur des agents économiques non financiers a été assuré pour 97,9% par le secteur bancaire, contre 95,5% en 2010 et 94,5% en 2009, et pour seulement 2,1% par le marché financier (4,5% en 2010 et 5,5% en 2009). Le marché financier se limite au marché obligataire, tandis que le marché des fonds propres demeure quasi inexistant. Le marché obligataire, bien qu’en croissance durant les années récentes (2004-2008), ne fournit encore qu’un volume modeste de financements. à fin 2011, ce marché représentait seulement 0,8% du PIB hors hydrocarbures, contre 1,9% en 2010, 2,6% en 2009 et 3,1% en 2008, eu égard aux rares émissions d’obligations en 2009, voire sans émission en 2010 et 2011, en contexte de remboursements plus importants à opérer sur des emprunts émis antérieurement.
“En outre, le secteur bancaire algérien ne dépend des marchés internationaux de capitaux que de manière très limitée, et ce, au travers des besoins éventuels de financement à court terme des banques étrangères opérant en Algérie”, affirme le rapport de la Banque d’Algérie. Si le secteur bancaire et financier algérien n’a pas été affecté de manière notable par la crise, les autorités ne sont cependant pas demeurées inactives.
Elles ont mené une série d’actions visant à conforter la stabilité du système financier. Le rapport de la Banque d’Algérie cite, entre autres, pour mesurer au plus près les effets de la crise au fur et à mesure de son déroulement, l’élévation du capital minimum des banques de 2,5 à 10 milliards de dinars, le renforcement de la structure financière des banques publiques (remboursement anticipé par le Trésor d’obligations correspondant au rachat de créances non performantes, élévation des fonds propres de 2 banques), la mise en conformité avec des nouvelles normes comptables aux standards internationaux et le renforcement des outils du contrôle prudentiel. Selon la Banque d’Algérie, “toutes les banques respectent le ratio de solvabilité bien au-delà des minima en vigueur, plaçant d’ores et déjà le secteur bancaire algérien au-dessus des seuils – les nouvelles normes Bâle III – recommandés par les instances internationales à la suite de la crise financière”. Cependant, le rapport relève le taux élevé des créances non performantes dans les engagements des banques publiques, même si ce taux tend à se réduire (crédits non performants aux entreprises et ménages à 14,4% fin 2011 contre 18,3% à fin 2010 et 21,1% à fin 2009).
“Il s’agit là cependant d’une faiblesse notable des banques publiques par rapport à leurs concurrentes du secteur privé, en sachant que la part importante des créances non performantes n’est pas due aux crédits récents.
Ces créances sont provisionnées à hauteur de 72%”, lit-on dans le document de la Banque d’Algérie. En revanche, souligne le rapport, le secteur bancaire dans ses deux composantes, publique et privée, se caractérise par un niveau de rentabilité confortable (rentabilité globale des fonds propres supérieure à 24%). “Cette situation, qui fait certes apparaître que le coût de l’intermédiation bancaire n’est pas négligeable, traduit également la capacité du système bancaire à faire face à une éventuelle élévation de ses risques, ou encore à celle du coût de ses ressources”, estime la Banque d’Algérie, concluant que “le secteur bancaire algérien est stable et solide”.
M R