Internet et les réseaux sociaux ne sont pas censurés en Algérie. C’est le président de la commission de la jeunesse, des sports et de l’activité associative à l’Assemblée populaire nationale (APN), Belkacem Bensalem, qui a tenu à l’affirmer lundi à Alger.
Selon ce député, l’Algérie n’avait à aucun moment touché au droit de ses citoyens de communiquer à travers les réseaux sociaux en ligne. Intervenant au nom du président de l’APN à une journée parlementaire sur les enjeux et l’impact des réseaux sociaux en ligne, M. Bensalem a souligné que “contrairement aux autres pays arabes et étrangers, l’Algérie n’a jamais touché au droit de sa jeunesse de communiquer avec le reste du monde à travers les réseaux sociaux en ligne, comme elle n’a pas entravé leur liberté, en interdisant tel ou tel site web”.
Il a expliqué cette attitude des pouvoirs publics algériens face à ces réseaux sociaux via l’Internet, par “leur volonté de persévérer sur la voie de l’ouverture”. M. Bensalem a estimé, dans ce cadre, que la “responsabilité de l’Etat est grande” dans la mise en oeuvre d’une stratégie cohérente pour concilier entre les ambitions des jeunes et leur droit de s’ouvrir au monde d’un côté, et, d’un autre côté, leur protection de toute influence négative, de nature à altérer leur identité, ainsi que de toute exploitation susceptible d’engendrer des effets graves”. Pour sa part, M. Asla Salim, conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, a affirmé que son département ministériel s’attelait à mettre en oeuvre un programme “ambitieux” pour réduire la fracture numérique.
Le nombre d’abonnés aux différents réseaux d’ADSL (Internet haut débit) est estimé par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) à 830.000 à fin février 2011, soit un taux de pénétration d’environ 10 %. Il a cité, à ce sujet, la mise sur pied d’un fonds d’appropriation des Technologies de l’information et de la communication (TIC), indiquant, à ce propos, que le ministère s’apprêtait à lancer incessamment un appel à contribution pour ce fonds.
Cependant, face à l’optimisme des intervenants à cette journée organisée par l’APN, la réalité des libertés sur internet en Algérie demeurent alarmante. Et pour cause, contrairement aux assurances de Belkacem Bensalem, de nombreux sites web ont été censurés en Algérie à l’image du site de la radio libre Kalima et du site du mouvement Rached.
Par ailleurs, les actes de piratages et les attaques à l’encontre de nombreux sites indésirables ont été perpétrés par des services spécialisés en Algérie. Pour de nombreux spécialistes, le monopole d’Algérie Télécom sur la bande passante et sur l’offre des services d’internet en Algérie constitue aussi une restriction des libertés et un outil de contrôle du réseau électronique pour empêcher toute émancipation. Mais bien entendu, ces graves dérives politiques n’ont pas été citées par les députés de l’APN…
RAF