L’opération militaire en Libye continuait mercredi de préoccuper la communauté internationale qui s’inquiète des « conséquences immesurées » de cette intervention qui menace d’ »un nouvel Irak » où la coalition internationale a essuyé « d’énormes pertes humaines et financières ».
Cette intervention, déclenchée depuis cinq jours par la coalition contre la Libye, « est une nouvelle guerre que les Etats-Unis ne peuvent pas financer », a noté le député américain du parti démocratique, Denis Kosinetch, cité mercredi dans un communiqué.
« Nous avons déjà dépensé des milliards de dollars en Irak et en Afghanistan. (…) et maintenant le président (Barack Obama) plonge à nouveau les Etats-Unis dans une nouvelle guerre qu’on ne peut pas financer », a-t-il souligné.
Le député américain, qui avait déjà présenté plusieurs projets de loi sur le retrait des forces américaines d’Afghanistan, a fait savoir qu’il allait proposer un amendement prévoyant de geler tout financement de conflit en Libye.
Outre les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne dirigent les opérations de la coalition qui ont fait depuis leur début au moins 64 morts, dont des civils.
A ce sujet, l’expert russe en questions stratégique, M. Lyonid Ivachov a estimé que l’intervention militaire de la coalition contre la Libye donnait un signe d’un « scénario irakien », ayant coûté aux Etats-Unis et leurs alliés 700 milliards de dollars durant les sept ans d’invasion qui a fait au total près de 5000 morts.
Cité par le journal russe « Trod », M. Ivachov a évoqué également un rapport publié par le Centre américain de planification stratégique évaluant « jusqu’à 9 milliards de dollars le coût de l’intervention des pays occidentaux contre la Libye ».
« Ce chiffre reste toujours provisoire », estime « Trod » qui avertit que « ces dépenses énormes peuvent être récupérées par l’exploitation du pétrole libyen » par les puissances occidentales.
S’appuyant toujours sur le rapport américain, le journal a tenu par ailleurs à préciser que « le coût mensuel des opérations militaires en Libye est d’un milliard et cent millions de dollars », notant que « ces dépenses égalent aux revenus des exportations pétrolières libyennes en moins d’une semaine ».
La Russie appelle à un cessez-le-feu immédiat en Libye et à ouvrir un dialogue politique pour résoudre la crise libyenne.
S’opposant avec fermeté aux frappes aériennes de la coalition en Libye, de nombreux pays, à l’instar de l’Inde, la Turquie, la Chine, ainsi que des organisations régionales ont eux aussi appelé mercredi à un « cessez-le-feu immédiat » et à ouvrir le dialogue afin de trouver une solution à la crise et préserver la stabilité de la Libye et de toute la région. « Profondément préoccupée » par les informations selon lesquelles des civils ont été tués dans les bombardements de la coalition internationale en Libye, la Chine s’est déclarée contre l’usage disproportionné de la force contre ce pays, qui pourrait encore faire plus de victimes civiles et « provoquer une catastrophe humanitaire très dangereuse ».
De même pour l’Inde qui a exhorté la coalition internationale de cesser ses opérations militaires en Libye pour éviter la mort de civils dans les raids aériens, proposant toutefois d’entamer des négociations trouver une solution à la crise libyenne.
« Le besoin actuel est de cessez-le-feu et d’apaiser les tensions » en Libye, a souligné le ministre indien des Affaires étrangères, Somanahali Mallaiah Krishna, appelant « au respect des aspirations du peuple libyen ». M. Krishna a préconisé « un dialogue pacifique pour résoudre la crise en ce par le biais de la coopération avec les Nations unies et les organisations régionales ». Dans un communiqué, le secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), Ekmaleddine Ihssanuglou, a appelé les différentes parties impliquées dans l’opération militaire occidentale en Libye « à faire preuve de plus grande retenue » et à éviter de viser des civils et les zones d’habitations.
Le chef de l’OCI a souligné la nécessité pour la communauté internationale de « respecter et de préserver l’unité, la souveraineté et l’indépendance de la Libye ainsi que la stabilité de la région.
