Selon Si El Hachemi Assad/ HCA : Interaction et complémentarité avec l’Académie de la langue amazighe

Selon Si El Hachemi Assad/ HCA : Interaction et complémentarité avec l’Académie de la langue amazighe
Écrit par NAZIM BRAHIMI

L’Académie algérienne de la langue amazighe, dont l’installation est attendue dans un proche avenir, «travaillera en collaboration et en interaction» avec le Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), a indiqué lundi M. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, pour qui les attributions de l’Académie et du HCA «sont complémentaires et ne se chevauchent pas».

Selon M. Assad, l’Académie, qui est une institution constitutionnelle «va travailler en collaboration, en interaction et en complémentarité avec le HCA», expliquant qu’il s’agit de «donner à cette Académie une assise solide pour prendre en charge l’aspect important de l’aménagement de la langue et l’écriture de tamazight, dont la problématique reste toujours posée».

Pour le même responsable, l’Académie «sera une instance d’experts, appelés à activer dans la sérénité, loin de la pression et du terrain afin de compléter les efforts du HCA, lequel aura le rôle d’établir une passerelle avec les différents départements ministériels et la société civile, l’objectif attendu étant la socialisation de tamazight».

Il a, par ailleurs, souligné, dans une interview à l’APS, que «Yennayer est un facteur de cohésion qui consolide davantage la fraternité et le vivre-ensemble entre les citoyens car c’est une fête célébrée par tous les Algériens depuis les temps les plus reculés. C’est un marqueur identitaire dont il faut être fier».

Par la même occasion, M. Assad a critiqué ceux qui prônent «le discours de la haine, lequel n’a plus de place en Algérie», estimant que le mot d’ordre à défendre et à partager «est l’unité dans la diversité car Yennayer et tamazight demeurent des facteurs de cohésion et une valeur ajoutée à l’unité nationale».

Il a souligné aussi que le HCA œuvre à valoriser la littérature amazighe dans toutes ses variantes linguistiques, mettant en exergue notamment «le lancement de jeunes auteurs avec l’organisation des lectures croisées et la traduction des œuvres de Mouloud Mammeri du français vers tamazight».

Yennayer, symbole de la diversité et de l’unité

S’agissant de la célébration cette année de Yennayer 2969, M. Assad a expliqué que le choix du slogan «Yennayer, racine, diversité et unité», traduit la volonté de consolider l’unité de l’Algérie à travers sa diversité, relevant que l’orientation politique de l’Etat fait de Yennayer «un référent culturel commun à tous les Algériens». Le programme des festivités de cette année, qui s’étale du 8 au 16 janvier 2019 à travers plusieurs wilayas du pays, marque la première année de la célébration officielle de Yennayer, suite à la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, prise en Conseil des ministres (décembre 2017) de décréter Yennayer journée chômée et payée. Il a indiqué que le programme des festivités se déclinera en trois temps, avec le coup d’envoi officiel qui sera donné aujourd’hui à partir de la wilaya de Laghouat, relevant que «par tradition, Yennayer est célébré en premier dans les wilayas du Sud».

La deuxième étape de ces festivités est prévue les 11 et 12 janvier à Alger, dont un séminaire sur la profondeur historique de Yennayer, animé par un panel d’experts et d’historiens, dont Khaled Bentounes, Chems-Eddine Chitour, Mohamed El Hadi Harèche et Ouiza Galleze.

Ce séminaire a pour finalité de «recadrer le débat sur les questions autour de la connaissance de l’Histoire, notamment la relation entre les Amazigh et l’Egypte antique ainsi que les origines du calendrier agraire», dira M. Assad, ajoutant que le HCA, en collaboration avec l’APC et la wilaya d’Alger, «inaugurera l’édification d’une statue au niveau de la Place Tafourah à l’effigie du premier roi de la Numidie unifiée, Massinissa».

Le HCA prévoit aussi d’honorer, à Alger, 4 personnalités qui ont œuvré à la promotion de la langue amazighe : Mohamed Salah Ounissi (écrivain chercheur en patrimoine immatériel, Khenchela), Abdelwahab Hammou Fakhar (poète et romancier, Ghardaïa), Hadjira Oubachir (poétesse et actrice de cinéma, Tizi Ouzou) et Mohamed Hamza (cadre au ministère de l’Education nationale, Tamanrasset).

Pour ce qui est des festivités de clôture, elles sont prévues à Tlemcen et seront précédées par l’organisation d’un séminaire international sur l’architecture amazighe, en collaboration avec l’Association nationale des architectes urbanistes.

A cette occasion, le HCA présentera son programme, appuyé par une documentation de qualité, notamment un ouvrage coédité avec Algérie presse service (APS) autour de Yennayer, en plus d’un CD interactif et de l’intégralité de la documentation de ce qui a été édité par le HCA en 2018.