Dans le cadre de la publication de son rapport économique The Report: Algeria 2016, le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG) identifie l’agriculture et le secteur industriel comme les domaines clés de l’économie de demain en Algérie.
Plus grande économie des pays du Maghreb, l’Algérie est aussi la plus riche de la région nord-africaine au regard du pouvoir d’achat par habitant. Les hydrocarbures sont le principal pilier de l’activité économique depuis des décennies. Toutefois, en raison du ralentissement de la production et des exportations ainsi que de la forte baisse des prix du pétrole depuis le milieu de 2014, le gouvernement a pris une série de mesures pour encourager les investissements dans d’autres sphères économiques.
La baisse des prix du pétrole a été le catalyseur de la réorientation économique de l’Algérie. Grâce à une gestion financière saine, le pays a pu réduire l’impact de la baisse des prix mondiaux du pétrole et déployer les efforts nécessaires pour réorienter son développement et rendre l’investissement plus attractif.
« L’Algérie a subi l’impact de la baisse soutenue des prix mondiaux du pétrole, notamment en termes de recettes fiscales et de réserves de change, mais les politiques avisées des années précédentes ont contribué à protéger l’économie contre des effets plus conséquents. La conjoncture mondiale complexe des dernières années a également facilité les efforts du gouvernement pour diversifier son développement dans les secteurs secondaire et tertiaire, ce qui devrait produire des résultats significatifs dans les trois à cinq prochaines années », a expliqué le directeur éditorial d’OBG pour l’Afrique, Robert Tashima.
Selon le Président de la république, Abdelaziz Bouteflika, « notre stratégie est simple : la croissance comme objectif permanent et prioritaire et l’entreprise comme moyen de réalisation. Tout est fait pour encourager l’investissement et la création d’activité et améliorer l’environnement de l’entreprise ».
« Pour réaliser cet objectif, nous nous sommes attelés à réunir un consensus très large autour de cette question de transformation économique. Le Gouvernement, les syndicats et le patronnât ont conclu un pacte national économique et social pour la croissance, qui place l’entreprise algérienne au cœur de la démarche de relance et lui fournit toutes les conditions de réussite et de développement », a-t-il partagé avec OBG, dans le cadre d’un entretien exclusif publié dans The Report : Algeria 2016.
Parmi les mesures prises pour rendre le marché plus attrayant aux investisseurs étrangers, l’Algérie met notamment l’emphase sur l’amélioration de l’accès au financement et à l’accès au foncier pour les activités industrielles. Les services financiers sont aussi en voie de modernisation. Les secteurs de la banque et de l’assurance recherchent de nouvelles façons de répondre aux besoins des PME. De plus, le plus grand pays d’Afrique et même du bassin méditerranéen cherche à créer de la richesse en accroissant ses exportations, particulièrement à travers le continent africain.
Dans cette perspective, l’agriculture est un secteur clé à plusieurs égards. Le potentiel d’augmentation de ses exportations vers l’Afrique et l’Europe est prometteur. Aussi, le secteur agricole a reçu une importante injection de capitaux, de l’ordre de 2,5 milliards d’euros en 2016, dans le cadre de la récente initiative Felaha 2019 qui s’appuie sur le Programme d’investissement public 2015-2019. L’Algérie vise également à attirer de grands investisseurs internationaux, dont des entreprises américaines, et à développer des certificats d’origine pour les produits algériens.
« Le potentiel de développement du secteur agricole est élevé notamment en raison du climat méditerranéen et de l’utilisation restreinte de produits chimiques. Ces atouts offrent la possibilité de produire à longueur d’année des fruits et légumes de qualité ainsi que des produits biologiques, a expliqué à OBG le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêcheries, Abdesselam Chelghoum en ajoutant que l’Algérie est également en mesure de produire des biens pour l’exportation».
« La politique actuelle de diversification économique repose sur deux volets. Le premier est l’exportation de produits traditionnellement vendus par l’Algérie dont les fruits et légumes (notamment les pommes de terre et les dattes), la caroube et le vin. Le deuxième est l’exportation de biens avantageusement concurrentiels tels que les produits agricoles cultivés hors saison et ceux d’origine animale comme l’agneau ».
Par ailleurs, dans le cadre du plan algérien visant à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz, cinquante nouvelles zones industrielles sont en planification. La priorité sera accordée au développement de la production nationale tout en réduisant les importations industrielles. La région de Sétif est l’une des principales zones économiques d’Algérie bien qu’elle ne soit que peu connue de la communauté d’affaire internationale. La région a de fortes perspectives de développement industriel et agricole.