Selon Moussa Benhamadi: La 3G n’améliorera pas la connexion Internet

Selon Moussa Benhamadi: La 3G n’améliorera pas la connexion Internet

benhamadi.jpgIntervenant hier sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, a déclaré que «tout est fin prêt pour le lancement de la 3G et de même de l’après 3G», ajoutant qu’il «ne reste plus que la signature du décret ministériel fixant son lacement officiel», sans pour autant avancer de date précise.

Expliquant que le dossier de la 3G était prêt depuis septembre 2011 après consultation de toutes les parties concernées, y compris les opérateurs de téléphonie mobile, Moussa Benhamadi a indiqué que le gouvernement a donné son aval pour le lancement de la 3G. Après, donc, le feu vert du gouvernement, «les cahiers de charges ont été établis et retirés par les opérateurs concernés», a encore déclaré l’invité de la radio. Concernant le retard pris par le lancement de la 3G, le membre du gouvernement a imputé cela au «contentieux avec Orascom Télécom Algérie (OTA) et son rachat par l’Etat algérien à hauteur de 51 pour cent». L’autre raison du retard pris par le lancement de cette nouvelle technologie «qui n’est pas une fin en soi», selon Moussa Benhamadi, est le «temps pris par l’ensemble des opérateurs concernés pour se mettre à niveau et élargir leurs réseaux de télécommunications».

Il a indiqué aussi qu’il n’était pas «évident» que l’introduction de la 3G «puisse améliorer de la connexion Internet à cause du faible taux de pénétration de la technologie de la fibre optique et du manque de sécurisation des équipements», a-t-il souligné.

L’effort immense entrepris pour la connexion au réseau régional et international par trois câbles de fibres optiques (Annaba-Marseille, Alger-Palma et Oran-Valence en cours de réalisation) «est en lui-même une étape décisive dans la réussite de l’introduction de la nouvelle technologie de la 3G et sa fiabilité à long terme», a encore indiqué le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Interrogé sur la date de lancement du troisième pôle Oran-Valence, le membre du gouvernement a expliqué que l’avis d’appel d’offres international a été lancé avec pour date butoir la fin de l’année en cours pour sa réalisation. «Il est attendu par ces trois pôles régionaux installés à Annaba, Alger et Oran, outre la sécurisation du réseau national et sa protection contre les catastrophes naturelles comme ce fut le cas lors du tremblement de terre de Boumerdès en mai 2003, une amélioration qualitative de la connexion Internet», a encore souligné Moussa Benhamadi. Au sujet du retard accusé par certaines régions du pays dans l’introduction de la technologie de la fibre optique, l’invité de la Chaîne I a déclaré qu’un prêt de 115 milliards de dinars a été débloqué par le gouvernement au profit de l’opérateur historique Algérie Télécom pour «rattraper dans les plus brefs délais le retard pris et permettre, ainsi, la connexion de nombreuses localités du pays, y compris les nouvelles villes, qui en sont dépourvues».

Un budget d’équipement d’un montant de 140 milliards de dinars a également été alloué au MPTIC pour la modernisation des réseaux et des équipements de «façon à améliorer le taux de pénétration des prestations téléphoniques jusqu’aux coins les plus reculés du pays», a-t-il souligné. Le remplacement progressif des câbles en cuivre, devenus obsolètes, par la fibre optique est «l’autre priorité des pouvoirs publics pour arriver à la technologie avancée du haut et très haut débit», a encore mis en exergue Moussa Benhamadi.

LA 4G N’EST PAS A L’ORDRE DU JOUR

Répondant à une question sur l’après 3G, le ministre a expliqué que l’introduction de la 4G «n’était pas à l’ordre du jour, jusqu’à la mise à niveau de nos réseaux de télécommunications et l’amélioration de la qualité de nos équipements qui nécessitent encore du temps», a-t-il indiqué. A propos du retard de l’Algérie en matière de NTIC comparé à des pays à potentiel équivalent ou moindre, Moussa Benhamadi a expliqué que la «démarche des pouvoirs publics était graduelle, avec pour souci majeur l’amélioration des réseaux de télécommunications, leur élargissement à l’ensemble du pays et la rénovation des équipements pour lesquels des sommes colossales ont été dégagées». La réduction de ce qu’il a appelé le «fossé numérique avec le monde développé» dans un délai n’excédant pas deux à trois années grâce à un investissement public de 3 milliards de dollars, l’entrée du privé dans les NTIC, les prestations jugées «médiocres» d’Algérie Poste et sa future conversion en institution bancaire, l’objectif d’arriver à 5000 bureaux et points postaux de proximité d’ici à l’horizon 2014, la permanisation des travailleurs contractuels et le plan de recrutement du secteur pour les prochaines années ont été les autres points développés par l’invité de la radio algérienne.

par El-Houari Dilmi